Le poète est un fou perdu dans l’aventure, Qui rêve sans repos de combats anciens, De fabuleux exploits sans nombre qu’il fait siens, Puis chante pour soi-même et la race future. [...]
Êtes-vous comme moi ? — Je déteste les gens qui ne sont pas frileux. Tout en les admirant à genoux, je me sens antipathique à une foule de peintres et de statuaires justement illustres. Les personnes douées de rires violents et de voix énormes me sont antipathiques. En un mot, la santé me déplaît.
J’entends par santé, non cet équilibre merveilleux de l’âme et du corps qui fait les héros de Sophocle, les statues antiques et la morale chrétienne, mais l’horrible rougeur des joues, la joie intempestive, l’épouvantable épaisseur du teint, les mains à fossettes, les pieds larges, et ces chairs grasses dont notre époque me semble abonder plus qu’il n’est séant.
Me voici devant Vous, contrit comme il le faut. Je sais tout le malheur d’avoir perdu la voie Et je n’ai plus d’espoir, et je n’ai plus de joie Qu’en une en qui je crois chastement, et qui vaut À mes yeux mieux que tout, et l’espoir et la joie. [...]