Sur un échafaud noir, tu porteras ta tête Et sonneront les tours et luiront les couteaux Et tes muscles crieront et ce sera la fête, La fête et la splendeur du sang et des métaux.
Et les pourpres soleils et les soirs sulfuriques, [...]
Ô ces larges beaux jours dont les matins flamboient ! La terre ardente et fière est plus superbe encor Et la vie éveillée est d’un parfum si fort Que tout l’être s’en grise et bondit vers la joie.
Les complaintes qu’on va chantant par la grand-route, Avec leurs vieux refrains de banal désespoir, Avec leurs mots en panne et leur rythme en déroute Sont plus tristes encor, les dimanches, le soir, Dans le silence éteint des tons et des lumières. [...]
Lorsque tu fermeras mes yeux à la lumière, Baise-les longuement, car ils t’auront donné Tout ce qui peut tenir d’amour passionné Dans le dernier regard de leur ferveur dernière.