Aller en marchandise aux Indes précieuses, Sans acheter ni or ni parfum ni joyaux : Hanter, sans avoir soif, les sources et les eaux : Fréquenter sans bouquets les fleurs délicieuses,
À l’aller, au parler, au flamber de tes yeux, Je sens bien, je vois bien que tu es immortelle : La race des humains en essence n’est telle : Tu es quelque Démon, ou quelque Ange des cieux.
Par un destin dedans mon cœur demeure, L’œil, et la main, et le crin délié Qui m’ont si fort brûlé, serré, lié, Qu’ars, pris, lassé, par eux faut que je meure.
Te regardant assise auprès de ta cousine, Belle comme une Aurore, et toi comme un Soleil, Je pensai voir deux fleurs d’un même teint pareil, Croissantes en beauté sur la rive voisine,