Tristan Derème

(1889-1941)

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Poèmes en vrac

En l’honneur de ton nom je veux sonner du luth...

Girouette, tu peux crier sur les ardoises...

Que de fois j’ai souri pour te cacher mes larmes !...

Je dirai pour l’instruction des biographes...

La porte du jardin donne sur la ruelle...

Regarde. La glycine a jauni sur la porte...

Les bouleaux du matin sous quoi tu te recueilles...

Le Passé maugréait et frappait à la porte...

Le Poisson rouge

Pélops, par l’épaule d’ivoire...

Va ! tu n’es qu’une femme, une fleur vide, rien !...

J’ai laissé de mon cœur tout le long du chemin...

Le temps est achevé des cris et des tempêtes...

Les souvenirs ce soir vibrent comme des mouches...

Nous nous taisons. Le vent balance...

Cette grande chambre et ce lit défait...

Quand tu m’auras quitté (ne lève pas les bras)...

Ni les roses, ni l’air morose que tu siffles...

Mon espérance était tombée...

Puisque je suis assis sous ce pin vert et sombre...

Les jours sont plats comme des soles...

Celui qui partira loin de la ville, qu’il le...

Délaissons, s’il te plaît, Baruch de Spinoza...

T’en souviens-tu (comme on écrit dans les romances)...

Vous Carco, Pellerin, Vérane et vous Jean-Marc...

Allez et que l’amour vous serve de cornac...

Lève le nez, ferme ton livre et ton pupitre...

Ah ! jeter les filets crevés, les hameçons...

Si tu as bu le vin suprême des idées...

Débouchons l’encrier et, du titre à la table...

Regarde le jardin abandonné, le banc...

Dans l’odeur des œillets, du fenouil et du buis...

À quoi bon te chercher, gloire, vieille étiquette !...

Tes bras ont une courbe adorable et malgré que...

C’est février, le mois des chattes et du givre...

Triste, à côté du chien et du chat, j’ai chauffé...

Maintenant que la neige a blanchi la maison...

Chambre d’hôtel morose et vide. Un œillet penche...

Tu parus. Mais les doigts posés sur le loquet...

Maisons rouges, pavés brûlés, feuillages bleus...

Droite, dans la candeur des voiles, à l’orée...

Puisque dans cette chambre où l’amour triompha...

Ce soir de septembre où je suis...

Chambre d’hôtel où flotte une odeur de benzine...

Mon Dieu, madame, il faut nous consoler...

Que mes poèmes soient étranges...

Aux soirs mornes, devant la table d’un café...

Ô vous qui par le bout du nez me conduisîtes...

Vieille arquebuse entre les vieilles arquebuses...

L’Auberge béarnaise

Terrible passion, voici que tu m’exiles...

J’avais toujours rêvé d’éternelles amours...

Comme j’allais, couvert de la poussière du voyage...

Toi, tu ris, tu te renverses...

Elle disait : Le bonheur vient on ne sait d’où...

Une pie de neige et d’ébène...

D’allégresse vibrant de la nuque au talon...

J’exprimais autrefois d’une façon morose...

Le jardin bourdonnait de soleil et d’essors...

La chaleur tout le jour a rougi le vignoble...

Ce sera la maison blanche avec un arbuste...

 
L’Auberge béarnaise


 
    Comment ne point songer encore
    À ces lièvres de la Bigorre,
    Comme à ces lièvres béarnais
        Que tu connais,
Non point lièvres fuyant qui baissent les oreilles
[...]

[lire le poème...]


Regarde. La glycine a jauni sur la porte,
Et voici que l’automne aux tempes couronnées
De lierre caduc et de roses fanées
S’avance et d’un pied lourd foule les feuilles mortes.
Il marche et son manteau de pourpre au crépuscule
[...]

[lire le poème...]


Que de fois j’ai souri pour te cacher mes larmes !
Que de fois j’ai noué des roses sur mes armes
Pour te dissimuler que j’allais au combat !
Fallait-il que mon fiacre à jamais s’embourbât
Et se perdît dans les ornières de la vie ?
[...]

[lire le poème...]

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Photo d'après : Hans Stieglitz