Paul Claudel(1868-1955) Recueil complet1907 : Connaissance de l'Est Tous ses poèmes disponiblesPoèmes par ordre alphabétiqueA B C D E F G H I J K L M N O P Q R S T U V
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La Cloche Le Cocotier
La Dérivation La Descente
Fête des morts le septième mois Le Fleuve
Le Jour de la fête-de-tous-les-fleuves
Le Pin La Pluie Le Point Le Porc Le Promeneur
Le Riz
Le Sédentaire La Source
La Tombe
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J’habite le plus haut étage et le coin de la demeure spacieuse et carrée. J’ai encastré mon lit dans l’ouverture de la fenêtre, et, quand le soir vient, tel que l’épouse d’un dieu qui monte avec taciturnité sur la couche, tout de mon long et nu, je m’étends, le visage contre la nuit. À quelque moment soulevant une paupière alourdie par la ressemblance de la mort, j’ai mélangé mon regard à une certaine couleur de rose. Mais à cette heure, avec un gémissement émergeant de nouveau de ce sommeil pareil à celui du premier homme, je m’éveille dans la vision de l’or. Le tissu léger de la moustiquaire ondule sous l’ineffable haleine. Voici la lumière, dépouillée de chaleur, même, et me tordant lentement dans le froid délectable, si je sors mon bras nu, il m’est loisible de l’avancer jusqu’à l’épaule dans la consistance de la gloire, de l’enfoncer en fouillant de la main dans le jaillissement de l’éternité, pareil au frissonnement de la source. Je vois, avec une puissance irrésistible, de bas en haut déboucher l’estuaire de magnificence dans le ciel tel qu’un bassin concave et limpide, couleur de feuille de mûre. Seule la face du soleil et ses feux insupportables me chasseront de mon lit, seule la force mortelle de ses dards. Je prévois qu’il me faudra passer la journée dans le jeûne et la séparation. Quelle eau sera assez pure pour me désaltérer ? de quel fruit, pour en assouvir mon cœur, détacherai-je avec un couteau d’or la chair ? [...]
Il est une conception dans la joie, je le veux, il est une vision dans le rire. Mais ce mélange de béatitude et d’amertume que comporte l’acte de la création, pour que tu le comprennes, ami, à cette heure où s’ouvre une sombre saison, je t’expliquerai la tristesse de l’eau. Du ciel choit ou de la paupière déborde une larme identique. Ne pense point de ta mélancolie accuser la nuée, ni ce voile de l’averse obscure. Ferme les yeux, écoute ! la pluie tombe. [...]
Ai-je jamais habité ailleurs que ce gouffre rond creusé au cœur de la pierre ? Un corbeau, sans doute, à trois heures, ne manquera pas de m’apporter le pain qui m’est nécessaire, à moins que le bruit perpétuel de l’eau qui se précipite ne me repaisse assez. Car là-haut, à cent pieds, comme si elle jaillissait de ce ciel radieux lui-même avec violence, entre les bambous qui le fourrent, franchissant le bord inopiné, le torrent s’engloutit et d’une colonne verticale, moitié obscure et moitié lumineuse, frappe, assénant un coup, le parquet de la caverne qui tonne. Nul œil humain ne saurait me découvrir où je suis ; dans ces ombres que midi seul dissipe, la grève de ce petit lac qu’agite le bond éternel de la cascade est ma résidence. Là-haut, à cet échancrement qu’elle dépasse d’un flot intarissable, cette goulée d’eau rayonnante et de lait est tout cela qui, par un chemin direct, m’arrive du ciel munificent. Le ruisseau fuit par ce détour, et parfois, avec les cris des oiseaux dans la forêt, j’entends, parmi la voix de ce jaillissement où j’assiste, derrière moi le bruit volubile et perdu des eaux qui descendent vers la terre.
L’enfant chétif qui sait qu’on n’est pas fier de lui et qu’on ne l’aime pas beaucoup, Quand d’aventure sur lui se pose un regard plus doux, Devient tout rouge et se met bravement à sourire, afin de ne pas pleurer. Ainsi dans ce monde mauvais les orphelins et les déshérités, Ceux qui n’ont pas d’argent, ceux qui n’ont pas de connaissance et pas d’esprit, [...] |
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