Renée Vivien

Flambeaux éteints, 1907


Voici ce que je chanterai...


 
Les suaves repos, les tendres accalmies
Vous seules me les donnâtes, ô mes amies !
 
 

*


 
Je suis reconnaissante et charmée en songeant
À vos longs corps pareils à des cierges d’argent.
 
Vous fûtes la bonté de mes heures mauvaises,
Le baume oriental qui trompe les malaises,
 
Et vous m’avez conduite en un verger païen
Où l’âme ne regrette et ne désire rien.
 
Vous fûtes la fraîcheur du soir sur mon visage
Et la volupté triste et la tristesse sage.
 
Par vous, jadis, ô mes maîtresses ! je connus
La majesté des seins magnifiquement nus...
 
Vous fîtes rire en moi la jeunesse et la vie :
Vous m’avez consolée et vous m’avez ravie.
 
Au hasard des destins, vous fûtes tour à tour
La passion cruelle et le tremblant amour.
 
Je vous prends et je vous respire, mes aimées,
Ainsi qu’une guirlande aux fraîcheurs embaumées.
 
Vous avez su tourner vers vous tous mes désirs
Et vous avez rempli mes mains de souvenirs.
 
Je vous ai dit, à vous qui m’avez couronnée :
« Qu’importent les demains ?... Cette nuit m’est donnée...
 
« Éternelle douceur de la douceur qui fuit !
Nul vent n’emportera l’odeur de cette nuit... »
 
Vous avez dénoué mes cheveux, ô maîtresses !
Et vous avez mêlé des roses à mes tresses,
 
Si bien que je n’ai plus sangloté de ne voir
À mon front ni léger pampre ni laurier noir.
 
La gloire m’a souri dans les aubes dorées
Puisque ma gloire est de vous avoir adorées.
 
Vous m’avez enseigné dans les jardins, sachant
Que je vous louerais mieux, l’amertume du chant.
 
 

*


 
Et d’une voix parfois troublée et parfois claire
Ô femmes, j’ai chanté dans l’espoir de vous plaire...
 

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