Renée Vivien

Études et préludes, 1901




L’orgueil des lourds anneaux, la pompe des parures,
Mêlent l’éclat de l’art à ton charme pervers,
Et les gardénias qui parent les hivers
Se meurent dans tes mains aux caresses impures.
 
Ta bouche délicate aux fines ciselures
Excelle à moduler l’artifice des vers :
Sous les flots de satin savamment entrouverts,
Ton sein s’épanouit en de pâles luxures.
 
Le reflet des saphirs assombrit tes yeux bleus,
Et l’incertain remous de ton corps onduleux
Fait un sillage d’or au milieu des lumières.
 
Quand tu passes, gardant un sourire ténu,
Blond pastel surchargé de parfums et de pierres,
Je songe à la splendeur de ton corps libre et nu.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 17 septembre 2013 à 09h57

Je me suis promené dans la ville batave,
Il y a de cela, peut-être, bien des ans.
Je revois, près des ponts et des canaux luisants,
Les maisons possédant une entrée sur leur cave.

On voit les visiteurs avancer d’un air grave,
Le décor de la ville est des plus apaisants.
Or, combien de bourgeois, combien de paysans
Ont contemplé ces murs qui aux canaux se lavent?

Quelques boutiques n’ont pas l’air d’être un commerce,
Plutôt un vieux salon où des dames conversent
Avec des romanciers, avec des ingénieurs.

En rêve je revois ces éclairages rouges,
Un monde de douceur, tout l’inverse d’un bouge,
Tièdes chapelles pour la Mère du Seigneur.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 1er octobre 2016 à 17h49

Ambigrue
------------

L’ambigrue, arborant ses plumes pour parure,
Tout au long de sa vie,  ne fait rien de pervers ;
Elle est sage en automne et tranquille en hiver,
Ne buvant jamais l’eau des fontaines impures.

Sa griffe délicate aux fines ciselures
Excelle à découvrir la cachette des vers :
Sous les sables marins savamment entrouverts,
Elle les prend au nid, quotidienne pâture.

Son vol n’assombrit pas la clarté du ciel bleu ;
L’ondine la salue de ses bras onduleux
Et son plumage d’or est habit de lumière.

Le poète, gardant un sourire ténu,
N’a que peu de regret du petit ver tout nu
Qu’a mangé l’ambigrue en retournant les pierres.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Christian le 2 octobre 2016 à 15h47

Certes, les poètes doivent rester impitoyables envers les vers.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 12 octobre 2021 à 12h28

Ambibaron
--------

Du vieil ambibaron l’origine est obscure,
Issu d’aïeux vaillants ou de brigands pervers ;
Sinistre est son manoir, l’été comme l’hiver,
En sa chapelle on voit des idoles impures.

Il est armé d’un sabre aux fines ciselures
Qui d’un fourreau de bronze est toujours recouvert ;
Jamais il n’entrera dans un conflit ouvert,
Chose qu’il percevrait comme une salissure.

Jamais il n’a rêvé d’un exploit fabuleux,
Jamais il ne se rend aux endroits populeux,
Lui qui n’a nul besoin d’être en pleine lumière.

Un jour, il s’en ira comme il était venu ;
Sera-t-il regretté, ce seigneur inconnu ?
À sa mémoire on va juste boire une bière.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Rоnsаrd : Dе l’Élесtiоn dе sоn Sépulсrе

Βаudеlаirе : Lеs Ρlаintеs d’un Ιсаrе

Βаnvillе : À Αdоlphе Gаïffе

Du Ρеrrоn : «Αu bоrd tristеmеnt dоuх dеs еаuх...»

Βlаisе Сеndrаrs

Rоnsаrd : Dе l’Élесtiоn dе sоn Sépulсrе

Νuуsеmеnt : «Lе vаutоur аffаmé qui du viеil Ρrоméthéе...»

Lа Сеppèdе : «Сеpеndаnt lе sоlеil fоurnissаnt sа јоurnéе...»

Τоulеt : «Dаns lе silеnсiеuх аutоmnе...»

Μussеt : À Αlf. Τ. : «Qu’il еst dоuх d’êtrе аu mоndе, еt quеl biеn quе lа viе !...»

Vеrlаinе : «Lа mеr еst plus bеllе...»

Jасоb : Lе Dépаrt

☆ ☆ ☆ ☆

Lаfоrguе : Lе Sаnglоt univеrsеl

Сrоs : Ρituitе

Jаmmеs : Lа sаllе à mаngеr

Régniеr : Lа Lunе јаunе

Rоdеnbасh : «Αllеluiа ! Сlосhеs dе Ρâquеs !...»

Lаfоrguе : Соmplаintе d’un аutrе dimаnсhе

Vеrlаinе : Lе Dеrniеr Dizаin

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur L’Αbrеuvоir (Αutrаn)

De Сосhоnfuсius sur Lе Grаnd Αrbrе (Μérаt)

De Сосhоnfuсius sur «Jе vоudrаis êtrе аinsi соmmе un Ρеnthéе...» (Gоdаrd)

De Dаmе dе flаmmе sur Vеrlаinе

De Сurаrе- sur Sur l’Hélènе dе Gustаvе Μоrеаu (Lаfоrguе)

De Dаmе dе flаmmе sur Οisеаuх dе pаssаgе (Riсhеpin)

De Сurаrе- sur «Ιl n’еst riеn dе si bеаu соmmе Саlistе еst bеllе...» (Μаlhеrbе)

De Xi’аn sur Lе Gigоt (Ρоnсhоn)

De Jаdis sur «Lе Sоlеil l’аutrе јоur sе mit еntrе nоus dеuх...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur «Qu’еst-се dе vоtrе viе ? unе bоutеillе mоllе...» (Сhаssignеt)

De Dаmе dе flаmmе sur À sоn lесtеur : «Lе vоilà сеt аutеur qui sаit pinсеr еt rirе...» (Dubоs)

De Yеаts sur Ρаul-Jеаn Τоulеt

De Ιо Kаnааn sur «Μаîtrеssе, quаnd је pеnsе аuх trаvеrsеs d’Αmоur...» (Rоnsаrd)

De Rоzès sur Μédесins (Siсаud)

De Dаmе dе flаmmе sur «Hélаs ! vоiсi lе јоur quе mоn mаîtrе оn еntеrrе...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur «J’аdоrе lа bаnliеuе аvес sеs сhаmps еn friсhе...» (Соppéе)

De Rоzès sur Lе Сhеmin dе sаblе (Siсаud)

De Sеzоr sur «Jе vоudrаis biеn êtrе vеnt quеlquеfоis...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе)

De KUΝG Lоuisе sur Villе dе Frаnсе (Régniеr)

De Xi’аn sur Jеhаn Riсtus

De Xi’аn sur «Épоuvаntаblе Νuit, qui tеs сhеvеuх nоirсis...» (Dеspоrtеs)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе