Quelque si doux espoir où ma raison s’appuie,
Un mal si découvert ne se saurait cacher ;
J’emporte malheureux, quelque part où je fuie,
Un trait qu’aucun secours ne me peut arracher.
Je viens dans un désert mes larmes épancher,
Où la terre languit, où le Soleil s’ennuie,
Et d’un torrent de pleurs qu’on ne peut étancher
Couvre l’air de vapeurs, et la terre de pluie.
Parmi ces tristes lieux traînant mes longs regrets,
Je me promène seul dans l’horreur des forêts,
Où le funeste orfraie, et le hibou se perchent,
Là le seul réconfort qui peut m’entretenir,
C’est de ne craindre point que les vivants me cherchent,
Où le flambeau du jour n’osa jamais venir.
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 25 février 2013 à 10h36
Quand le fil de ma vie ne m’inspirera plus
Le plaisir quotidien de tracer quelques lignes,
Ou que d’y renoncer j’aurai reçu consigne,
Je songerai encore aux instants révolus.
Les tourments, les plaisirs, voulus et non voulus,
Trace n’en restera que ces milliers de signes.
Hélas, si d’un tel jeu mon chant s’est montré digne,
A bien m’en souvenir me voici résolu.
Puis, on n’est sûr de rien. Dans les mois qui vont suivre,
Qui sait quelles passions nos coeurs nous feront vivre
Et chanter dans nos vers, avec ou sans raison ?
Donc, même lorsqu’il faut terminer une page,
C’est la fin d’une étape, et non pas du voyage :
Car les routes jamais n’atteignent l’horizon.