Au moins ai-je songé que je vous ai baisée,
Et bien que tout l’amour ne s’en soit pas allé,
Ce feu qui dans mes sens a doucement coulé,
Rend en quelque façon ma flamme rapaisée.
Après ce doux effort, mon âme reposée
Peut rire du plaisir qu’elle vous a volé,
Et, de tant de refus à demi consolé,
Je trouve désormais ma guérison aisée.
Mes sens déjà remis commencent à dormir ;
Le sommeil, qui deux nuits m’avait laissé gémir,
Enfin dedans mes yeux vous fait quitter la place,
Et, quoi qu’il soit si froid au jugement de tous,
Il a rompu pour moi son naturel de glace
Et s’est montré plus chaud et plus humain que vous.
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Déposé par Cochonfucius le 25 février 2022 à 12h10
Dérouter le Minotaure
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Le druide jette un sort pour protéger Thésée,
Dans lequel le celtique et le grec sont mêlés ;
Quand il entend de loin le monstre l’appeler,
De sa dextre il saisit l’arme bien aiguisée.
À vaincre le péril son âme est disposée,
L’animal va périr, à moins de s’envoler ;
Le héros invaincu marche sans s’affoler,
Les dieux lui ont promis une victoire aisée.
Étonné de le voir s’approcher sans frémir,
L’hybride se tourmente et se met à gémir,
Puis au long du couloir lentement se déplace.
Il se rassure et dit « Ce bonhomme est un fou »,
Mais n’y croit pas vraiment, alors son coeur se glace,
Il a fermé les yeux pour attendre le coup.