Maurice Vaucaire



Hors la douleur, l’amour ne donne pas grand-chose.
Il mêle au souvenir de quelques jours heureux
D’inoubliables jours si tristes, si nombreux,
Que le cœur meurt de honte et la mémoire n’ose
 
— Sachant à quels nouveaux soucis elle s’expose —
Se réciter tout bas son poème amoureux
Où les rimes ne vont pas souvent deux par deux,
Et dont les derniers vers s’éparpillent en prose.
 
Nous tâchons de fermer les yeux et d’oublier.
À peine dormons-nous qu’on vient nous réveiller
D’un sommeil qui pesait bien peu sur nos pensées...
 
Car les anciens chagrins, sans qu’on en ait le choix,
Accourent en rouvrant leurs blessures passées,
Pour que le même mal nous fasse mal deux fois.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 6 juin 2016 à 21h40

Planète lointaine
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Sur cet astre, on s’éprend de la valeur des choses ;
Et l’on sait que, parfois, un beau jour est heureux,
Même si de tels jours ne sont pas très nombreux.
Quelle joie, étant jeune ! et le dire je n’ose.

Mais sur les continents, tant de monstres s’exposent,
Sous prétexte d’apprendre un discours amoureux
De ceux qui, sous le ciel, défilent deux par deux,
Qu’on ne sait en parler, ni en vers, ni en prose.

Tu les as déjà vus, il faut les oublier. ;
En un rêve excellent, ne pas se réveiller
D’un songe qui vaut mieux que la lourde pensée.

Mais, dormir ou veiller, en avons-nous le choix ?
Papillon qui se rêve un charpentier en croix,
À qui sera, vraiment, sa prière adressée ?

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 8 février 2022 à 13h25

Ptérolion
----------

Je chasse dans les airs, je ne prends pas grand-chose,
Mais moi je suis frugal et sobre, encore heureux ;
Les oiseaux nourrissants ne sont pas très nombreux.,
Quant aux chauves-souris, les capturer je n’ose.

Si par hasard je croise un vol de flamants roses,
Je me tiens à carreau, car ils sont vigoureux ;
À la Lune j’adresse un discours amoureux,
Elle ne répond rien, ni en vers, ni en prose.

J’aime Carl von Linné, mais j’en fus oublié
Quand d’autres animaux il nomma par milliers ;
Mon âme cependant n’en fut point offensée.

Quand j’ouvre une bouteille, à sa santé je bois,
De son fantôme alors j’entends la belle voix ;
Je rêve qu’il m’adresse une aimable pensée.

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