Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 2 mai 2017 à 13h55
Porc de plaisance
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Ce porc aime traîner en d’agréables lieux,
Soit au comptoir d’un bar, soit sous une tonnelle,
Découvrant des plaisirs et des saveurs nouvelles,
C’est un porc hédoniste, à la face des cieux.
Dionysos, le plus doux, le plus charmant des dieux,
Nous verse le nectar de sa grâce immortelle ;
Il descend de son ciel de vendange éternelle,
Trinque avec les buveurs, et le monde va mieux.
Quand les verres sont pleins, qu’importe la misère,
En taverne, la vie ne saurait être amère,
Patron, d’encore un coup faites-nous la faveur.
Je ne tiens plus debout,que veux-tu qu’on y fasse,
Le trottoir est instable, et la terre est bien basse,
Un bon godet de plus sera-t-il mon sauveur ?
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Déposé par Cochonfucius le 30 juin 2017 à 10h14
Au hasard d’un lézard
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C’est presque le phénix des hôtes de ces lieux,
Ce bizarre lézard qui grimpe à la tonnelle ;
C’est un bel invité de la saison nouvelle,
C’est un plaisant reptile, un favori des cieux.
Jadis, il apportait les messages des dieux,
Investi du pouvoir de leur grâce immortelle ;
Il descendait du ciel de lumière éternelle
Pour que notre bas monde, enfin, se portât mieux.
Ce messager céleste éloigne la misère,
Il nous fait oublier que nos vies sont amères ;
D’un accueil souriant faites-lui la faveur.
Quelques vivants sont là, si joyeux, quoi qu’on fasse,
Que nous en oublions notre condition basse :
Un lézard de hasard sera notre sauveur.
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Déposé par Cochonfucius le 7 août 2018 à 12h30
Romulursus et Remursus
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Ces deux grands ours d’azur se partagent ces lieux ;
Ils boivent du bon vin sous les vastes tonnelles.
Quand, au fil des années, la vie se renouvelle,
Ils bénissent tous deux l’éternité des cieux.
Ce sont des ours d’azur, ce ne sont pas des dieux,
Ils ne savent pas si leur âme est immortelle ;
Le demandant au ciel de lumière éternelle,
Ils en ont pour réponse un clin d’oeil, rien de mieux.
Ce terroir partagé n’est pas dans la misère,
Les écureuils du bois n’ont pas la vie amère ;
D’un climat souriant ils ont eu la faveur.
Les ours mangent des fruits, que voulez-vous qu’ils fassent,
Sans déclarer jamais que la terre est trop basse,
N’ayant ni charpentier, ni juge, ni sauveur.
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Déposé par Cochonfucius le 28 mai 2019 à 12h14
Fantôme d’un coq
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En rêve, il s’en retourne en je ne sais quels lieux,
Il goûte encore un peu de vin sous les tonnelles ;
Il n’est pas attiré par les choses nouvelles,
Il est indifférent aux caprices des cieux.
Jamais il ne perçut la présence de Dieu
(Et qu’en aurait pu dire une raison mortelle ?) ;
Jamais il ne connut la sagesse éternelle
Ni rien qui s’en rapproche, et d’ailleurs, c’est tant mieux.
Bien loin de la fortune et loin de la misère,
On n’entend point de lui des paroles amères ;
Même, on le voit sourire à de tendres faveurs.
Sans recevoir d’honneurs, il a sauvé la face ;
Il compose ces vers qu’il récite à voix basse,
Et dont il apprécie la timide saveur.
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Déposé par Cochonfucius le 3 janvier 2020 à 11h44
Chantecler de janvier
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Il chante à la taverne, ainsi qu’en d’autres lieux,
Pour son frère Cochon, pour sa soeur Hirondelle ;
Son chant peut célébrer les choses les plus belles,
La Terre où nous vivons, l’inframonde et les cieux.
Jadis il fit un hymne à la gloire de Dieu
Mais il chante à présent les jolies demoiselles ;
Pensant que nulle vie n’est vraiment éternelle,
Il dit que chacun doit en user de son mieux.
Son oeuvre est un recueil de sagesse légère
Qui à nos sentiments n’est jamais étrangère ;
Car des pleurs et du rire il connaît la saveur.
Que l’adversité vienne, il la regarde en face,
Sans pourtant s’occuper de ce qui le dépasse ;
C’est un vieux plaisantin, ce n’est pas un sauveur.
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