Victor Segalen

Stèles, 1912


Les trois hymnes primitifs

Les trois hymnes primitifs que les trois Régents avaient nommés : Les Lacs, l’Abîme, Nuées, sont effacés de toutes les mémoires. Qu’ils soient ainsi recomposés :

 

Les Lacs

 

Les lacs, dans leurs paumes rondes noient le visage du Ciel :

 

J’ai tourné la sphère pour observer le Ciel.

 

Les lacs, frappés d’échos fraternels en nombre douze :

 

J’ai fondu les douze cloches qui fixent les tons musicaux.

 

o

 

Lac mouvant, firmament liquide à l’envers, cloche musicale,

 

Que l’homme recevant mes mesures retentisse à son tour sous le puissant Souverain-Ciel.

 

Pour cela j’ai nommé l’hymne de mon règne : les Lacs.

 

L’abîme

 

Face à face avec la profondeur, l’homme, front penché, se recueille.

 

Que voit-il au fond du trou caverneux ? La nuit sous la terre, l’Empire d’ombre.

 

o

 

Moi, courbé sur moi-même et dévisageant mon abîme, – ô moi ! – je frissonne,

 

Je me sens tomber, je m’éveille et ne veux plus voir que la nuit.

 

Les nuées

 

Ce sont les pensées visibles du haut et pur Seigneur-Ciel.

 

Les unes compatissantes, pleines de pluie. Les autres roulant leurs soucis, leurs justices et leurs courroux sombres.

 

o

 

Que l’homme recevant mes largesses ou courbé sous mes coups connaisse à travers moi le Fils les desseins du Ciel ancestral.

 

Pour cela j’ai nommé l’hymne de mon règne : Nuées.


Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 4 mai 2020 à 12h40

Trinité nonchalante
__________

Nous trouvons en ce lieu trois arbres chargés d’ans,
Au bord d’un lac paisible où se jette une eau vive;
L’un d’eux apprend un hymne aux oiseaux de la rive,
Qu’accompagne aujourd’hui le tonnerre grondant.

Le deuxième médite, un abîme sondant,
Il semble se complaire en des heures oisives ;
Je n’ai point là-dessus d’opinion décisive,
Je regarde frémir son feuillage abondant.

Le troisième entretient une sorte d’ivresse
En recevant du ciel une eau qui le caresse,
Et tout au long du jour en extase est plongé.

Au sujet de ces trois furent écrits des contes
Ainsi que des sonnets (plus beaux que ceux d’Oronte),
Sur quelques parchemins que le temps a rongés.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Th. de Viau le 4 mai 2020 à 16h36

Voir aussi

http://www.paradis-des-albatros.fr/?poeme=viau/ton-orgueil-peut-durer-au-plus-deux-ou-trois-ans

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 4 mai 2020 à 16h40

.


Une étonnante rencontre.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 8 septembre 2020 à 12h14

Trois couronnes héréditaires
---------------

Du roi de Frépillon, monarque décadent,
Le joli pantalon s’orne de couleurs vives ;
Il offre, en ayant bu, sa couronne aux convives,
Qui refusent toujours, d’ailleurs, c’est plus prudent.

Le roi de Garabagne a deux grands chiens grondants,
Mais ce ne sont vraiment que des bêtes craintives ;
Leur âme a peur, souvent, de se montrer fautive,
Ce qui leur donnerait des remords abondants.

Le roi de Milpodvah, il baigne dans l’ivresse,
D’une noble odalisque il reçoit les caresses ;
À la prochaine coupe il préfère songer.

Chacun peut se tenir sur son trône sans honte,
Le peuple est indulgent pour ces braves gérontes ;
Dans leurs menus plaisirs ils se peuvent plonger.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 8 septembre 2020 à 12h18

Trois couronnes héréditaires   (retouche)
---------------

Du roi de Frépillon, monarque décadent,
Le joli pantalon s’orne de couleurs vives ;
Il offre, en ayant bu, sa couronne aux convives,
Qui refusent toujours, d’ailleurs, c’est plus prudent.

Le roi de Garabagne a deux grands chiens grondants,
Mais ce ne sont vraiment que des bêtes craintives ;
Leur âme a peur, souvent, de se montrer fautive,
Ce qui leur donnerait des remords abondants.

Le roi de Milpodvash, il baigne dans l’ivresse,
D’une noble odalisque il reçoit les caresses ;
À la prochaine coupe il préfère songer.

Chacun peut se tenir sur son trône sans honte,
Le peuple est indulgent pour ces braves gérontes ;
Dans leurs menus plaisirs ils se peuvent plonger.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 22 avril 2021 à 13h46

Trinité inconnaissable
---------------

Triplement  ignoré de votre père Adam,
Je ne suis qu’un trio d’hypostases fictives ;
Je suis, dans le Cosmos, une force inactive
Comme dans vos palais sont les rois décadents.

Je ne m’exprime point en signes transcendants,
Je n’envoie nul tonnerre à des foules craintives ;
N’inspirant nul prophète aux paroles plaintives,
Je n’exerce sur vous pas le moindre ascendant.

Vous ne me prendrez pas pour le dieu de l’ivresse,
Tout juste, à la rigueur, celui de la paresse ;
Et me faire une offrande, il n’y faut pas songer.

Je sais que je suis Dieu, c’est cela seul qui compte,
Mais un dieu solipsiste, en faut-il avoir honte?
Je ne répondrai point, c’est mon jour de congé.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 18 février 2022 à 14h04

Planète Trisolaris
----------

Nous gravitons autour de trois soleils ardents,
À nous désorienter la gravité s’active ;
Aussi nous n’avons point d’espérance fictive,
Ce système est atteint d’un désordre évident.

Nous cherchons le remède en un jeu transcendant,
C’est pour l’apaisement de nos âmes craintives ;
Nous voulons éviter la folie collective
Qui se propagerait même à nos descendants.

À nous quelques Terriens, semble-t-il, s’intéressent,
En termes bienveillants à nos chefs ils s"adressent ;
Dans de savants calculs nous nous sommes plongés.

Allons-nous donc chez eux nous rendre, en fin de compte ?
C’est un meilleur endroit, selon ce qu’ils racontent,
C’est un recours auquel nous n’avions pas songé.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Lа Fоntаinе : Lа Сigаlе еt lа Fоurmi

Βоilеаu : Sаtirе ΙΙ : «Rаrе еt fаmеuх еsprit, dоnt lа fеrtilе vеinе...»

Τоulеt : «Τrоttоir dе l’Élуsé’-Ρаlасе...»

Τоulеt : «Qui dirа, dаns l’оmbrе du bоis...»

Dеsbоrdеs-Vаlmоrе : Lе Ρuits dе Νоtrе Dаmе à Dоuаi

Сеndrаrs : L’Οisеаu blеu

Lесоntе dе Lislе : Αuх mоdеrnеs

Νоuvеаu : Μusulmаnеs

Τоulеt : Lа prеmièrе fоis.

Τоulеt : «Dоuсе plаgе оù nаquit mоn âmе...»

☆ ☆ ☆ ☆

Hugо : Fаblе оu Histоirе

Gоurmоnt : Lеs Fеuillеs mоrtеs

Hugо : «L’hirоndеllе аu printеmps сhеrсhе lеs viеillеs tоurs...»

Rоnsаrd : L.Μ.F.

Ρéguу : Ρаris dоublе gаlèrе

Klingsоr : Αu јаrdin dе mа tаntе

Νоuvеаu : Αvаnt-prоpоs

Vеrlаinе : Βаllаdе à prоpоs dе dеuх Οrmеаuх qu’il аvаit

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur Lеs Μоntrеurs (Lоrrаin)

De Сосhоnfuсius sur Τsillа (Sаmаin)

De Сосhоnfuсius sur Lа Νуmphе еndоrmiе (Sсudérу)

De Сurаrе- sur «À bеаuсоup dе dаngеr еst suјеttе lа flеur...» (Сhаssignеt)

De Сhristiаn sur Lа Сhаpеllе аbаndоnnéе (Fоrt)

De Huаliаn sur Lа prеmièrе fоis. (Τоulеt)

De Сurаrе- sur «Μоn insоmniе а vu nаîtrе lеs сlаrtés grisеs...» (Gаrnеаu)

De Сurаrе- sur Lе Rоi dе Τhulé (Νеrvаl)

De Βеrgаud Α sur Lеs Gеnêts (Fаbié)

De Jаdis sur «Τоut n’еst plеin iсi-bаs quе dе vаinе аppаrеnсе...» (Vаlléе dеs Βаrrеаuх)

De Ιоhаnnеs sur Ρrièrе dе соnfidеnсе (Ρéguу)

De Lilith sur Vеrlаinе

De Μоntеrrоsо sur Lа Μоuсhе (Αpоllinаirе)

De Jаdis sur Саrоlо Quintо impеrаntе (Hеrеdiа)

De Сhristiаn sur Sоnnеt : «Un livrе n’аurаit pаs suffi...» (Ρrivаt d'Αnglеmоnt)

De Βib lа bаlеinе sur À unе mуstériеusе (Rоllinаt)

De Αlbаtrосе sur «Dоuсе plаgе оù nаquit mоn âmе...» (Τоulеt)

De Gеf sur À Μ. Α. Τ. : «Αinsi, mоn сhеr аmi, vоus аllеz dоnс pаrtir !...» (Μussеt)

De Gеf sur Villеs : «Се sоnt dеs villеs !...» (Rimbаud)

De Jаdis sur Τаblеаu (Сrоs)

De Βibоsаurе sur À Αlf. Τ. : «Qu’il еst dоuх d’êtrе аu mоndе, еt quеl biеn quе lа viе !...» (Μussеt)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе