Victor Segalen

Stèles, 1912


Des lointains

Des lointains, des si lointains j’accours, ami, vers toi, le plus cher. Mes pas ont dépecé l’horrible espace entre nous.

 

De longtemps nos pensers n’habitaient pas le même instant du monde : les voici à nouveau sous les mêmes influx, pénétrés des mêmes rayons.

 

o

 

Tu ne réponds pas. Tu observes. Qu’ai-je déjà commis d’inopportun ? Sommes-nous bien réunis : est-ce bien toi, le plus cher ?

 

Nos yeux se sont manqués. Nos gestes n’ont plus de symétrie. Nous nous épions à la dérobée comme des inconnus ou des chiens qui vont mordre.

 

Quelque chose nous sépare. Notre vieille amitié se tient entre nous comme un mort étranglé par nous. Nous la portons d’un commun fardeau, lourde et froide.

 

o

 

Ha ! Hardiment retuons-la ! Et pour les heures naissantes, prudemment composons une vivace et nouvelle amitié.

 

Le voulez-vous, ô mon nouvel ami, frère de mon âme future ?

 

 


Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 12 avril 2016 à 14h49

Coqs de minuit
------------------

Je reviens du Ponant, moi, le coq de Saint Pierre,
Vers le jardin magique où grandissait Adam ;
Je vois le coq de Jean qui de l’Enfer ardent
A quitté la fournaise, et la rouge lumière.

Le serpent nous observe, il n’a guère changé,
Car il est demeuré le gardien de son arbre ;
La Parole de Dieu, ça le laisse de marbre,
À chaque visiteur, il propose à manger.

Mais deux coqs peuvent-ils recommencer l’histoire?
Adam n’est que poussière, et ne peut revenir ;
Nous allons disparaître, et cendre devenir,
Ainsi, seul restera le Serpent dans sa gloire.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 14 juin 2020 à 12h20

Grenade en Eden
------------

Lilith en son jardin n’eut pas un coeur de pierre,
Elle cueillait des fruits et des fleurs pour Adam;
Mangeant une grenade, il devint plus ardent,
Ce père des humains, ce chercheur de lumière.

Lilith avec le grain prépara de la bière,
Enivrante boisson, légère cependant;
Elle en abreuva même un serpent dissident
Qui dès lors la nomma sa belle tavernière.

Adam ne fut berger, ni pâtre, ni chasseur,
Il n’avait pas de frère, il n’avait pas de soeur,
Il n’avait que Lilith et quelques friandises.

Or, le sombre serpent examinait les arbres,
Son âme fut de glace et son coeur fut de marbre;
Son esprit s’emplissait de vile roublardise.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Jасоb : Lе Dépаrt

Βеrtrаnd : Μоn Βisаïеul

Ρоnсhоn : Lе Gigоt

Lа Fоntаinе : Lе Сhаrtiеr еmbоurbé

Jасоb : Silеnсе dаns lа nаturе

Βоilеаu : Sаtirе VΙΙΙ : «Dе tоus lеs аnimаuх qui s’élèvеnt dаns l’аir...»

Sigоgnе : «Се соrps défiguré, bâti d’оs еt dе nеrfs...»

Du Βеllау : «Соmtе, qui nе fis оnс соmptе dе lа grаndеur...»

Βаudеlаirе : Αu Lесtеur

Сhrеtiеn dе Τrоуеs : «Се fut аu tеmps qu’аrbrеs flеurissеnt...»

Τоulеt : «Dаns lе lit vаstе еt dévаsté...»

Riсtus : Jаsаntе dе lа Viеillе

☆ ☆ ☆ ☆

Lаfоrguе : Соmplаintе d’un аutrе dimаnсhе

Vеrlаinе : Lе Dеrniеr Dizаin

Νоël : Visiоn

Siеfеrt : Vivеrе mеmеntо

Dеshоulièrеs : Sоnnеt burlеsquе sur lа Ρhèdrе dе Rасinе

Τоulеt : «Τоi qui lаissеs pеndrе, rеptilе supеrbе...»

Siсаud : Lа Grоttе dеs Léprеuх

Соppéе : «Сhаmpêtrеs еt lоintаins quаrtiеrs, је vоus préfèrе...»

Cоmmеntaires récеnts

De Сurаrе- sur «Ιl n’еst riеn dе si bеаu соmmе Саlistе еst bеllе...» (Μаlhеrbе)

De Сосhоnfuсius sur Lе Саuсhеmаr d’un аsсètе (Rоllinаt)

De Сосhоnfuсius sur «Μаrs, vеrgоgnеuх d’аvоir dоnné tаnt d’hеur...» (Du Βеllау)

De Xi’аn sur Lе Gigоt (Ρоnсhоn)

De Jаdis sur «Lе Sоlеil l’аutrе јоur sе mit еntrе nоus dеuх...» (Rоnsаrd)

De Сосhоnfuсius sur Lа Fеmmе qui dаnsе (Lоuÿs)

De Jаdis sur «Qu’еst-се dе vоtrе viе ? unе bоutеillе mоllе...» (Сhаssignеt)

De Dаmе dе flаmmе sur À sоn lесtеur : «Lе vоilà сеt аutеur qui sаit pinсеr еt rirе...» (Dubоs)

De Yеаts sur Ρаul-Jеаn Τоulеt

De Ιо Kаnааn sur «Μаîtrеssе, quаnd је pеnsе аuх trаvеrsеs d’Αmоur...» (Rоnsаrd)

De Rоzès sur Μédесins (Siсаud)

De Dаmе dе flаmmе sur «Hélаs ! vоiсi lе јоur quе mоn mаîtrе оn еntеrrе...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur «J’аdоrе lа bаnliеuе аvес sеs сhаmps еn friсhе...» (Соppéе)

De Rоzès sur Lе Сhеmin dе sаblе (Siсаud)

De Sеzоr sur «Jе vоudrаis biеn êtrе vеnt quеlquеfоis...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе)

De KUΝG Lоuisе sur Villе dе Frаnсе (Régniеr)

De Сurаrе- sur «Épоuvаntаblе Νuit, qui tеs сhеvеuх nоirсis...» (Dеspоrtеs)

De Xi’аn sur Jеhаn Riсtus

De Villеrеу јеаn -pаul sur Détrеssе (Dеubеl)

De ΒооmеrаngΒS sur «Βiеnhеurеuх sоit lе јоur, еt lе mоis, еt l’аnnéе...» (Μаgnу)

De Gаrdiеn dеs Суmеs sur Сhаnt dе Νоël (Νоël)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе