Toujours j’aurai présent dans la pensée
L’an, la saison, le mois, l’heure et le jour
Que je sentis par la force d’amour
Mon cœur brûlé d’une ardeur insensée.
J’honorerai l’emprise commencée,
Si mon destin me conduit au séjour,
Où de mon heur je verrai le retour
Récompenser ma pauvre âme offensée.
L’heure, le jour, l’an, le mois, la saison
Qu’en août le peuple achève la moisson,
Mille-cinq-cent-nonante-et-une année,
Par un jeudi, à quatre heures du soir,
Il plut si fort à mes yeux de te voir,
Qu’à te servir ma foi fut adonnée.
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 8 septembre 2018 à 21h49
Mouchoir de sinople
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Le roi la fit dame de ses pensées ;
La reine qui s’en aperçut un jour
A réclamé la fin de cet amour
Qu’elle trouvait une chose insensée.
Comment finir cette oeuvre commencée,
Maîtresse et roi, deux différents séjours,
Séparation sans espoir de retour,
Grande pitié, ces âmes offensées !
En quelle année reviendra leur saison ?
En quel été reviendront leurs moissons ?
Pas de saison, pas de jour, pas d’année,
Même couchant pour eux quand vient le soir,
En même rêve ils peuvent se revoir ;
Mais le bonheur n’est pas chose donnée.