Si j’étais seulement en votre bonne grâce
Par l’erre d’un baiser doucement amoureux,
Mon cœur au départir ne serait langoureux,
En espoir d’échauffer quelque jour votre glace.
Si j’avais le portrait de votre belle face,
Las ! je demande trop ! ou bien de vos cheveux,
Content de mon malheur je serais bienheureux,
Et ne voudrais changer aux célestes de place.
Mais je n’ai rien de vous que je puisse emporter,
Qui soit cher à mes yeux pour me réconforter,
Ne qui me touche au cœur d’une douce mémoire.
Vous dites que l’Amour entretient ses accords
Par l’esprit seulement : hé ! je ne le puis croire :
Car l’esprit ne sent rien que par l’aide du corps.
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Mon florilège
(Tоuriste)
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