Ronsard

Sonnets pour Hélène, 1578



 
Si c’est aimer, Madame, et de jour et de nuit
Rêver, songer, penser le moyen de vous plaire,
Oublier toute chose, et ne vouloir rien faire
Qu’adorer et servir la beauté qui me nuit :
 
Si c’est aimer de suivre un bonheur qui me fuit,
De me perdre moi-même, et d’être solitaire,
Souffrir beaucoup de mal, beaucoup craindre, et me taire,
Pleurer, crier merci, et m’en voir éconduit :
 
Si c’est aimer de vivre en vous plus qu’en moi-même,
Cacher d’un front joyeux une langueur extrême,
Sentir au fond de l’âme un combat inégal,
Chaud, froid, comme la fièvre amoureuse me traite :
 
Honteux, parlant à vous, de confesser mon mal !
Si cela c’est aimer, furieux je vous aime :
Je vous aime, et sais bien que mon mal est fatal :
Le cœur le dit assez, mais la langue est muette.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 14 décembre 2012 à 16h22

Aimer n’est pas un tour de force
Aimer n’est pas si dur qu’on croit
Ce n’est pas un chemin de croix
Ni une épreuve qui vous broie
Ni un parcours vers le divorce

Aimer c’est se livrer sans armes
Aimer c’est choisir son destin
C’est chanter dans le clair matin
Même dans les temps incertains
C’est chanter au travers des larmes

Ne plus aimer c’est déchirure
Et c’est son propre coeur blesser
Et c’est maudire son passé
Et sa propre âme détresser
Moi j’en connais qui en moururent

D’aimer il n’est jamais trop tard
Battent deux coeurs à l’unisson
Et tremblent du même frisson
Et chantent la même chanson
Jouant sur la même guitare

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 18 février 2021 à 13h41

Trinité de corpuscules
---------------

Du triple petit dieu qui rêve dans la nuit,
Le long  discours emprunte un parcours circulaire ;
Quelques théologiens jadis le calculèrent,
Le plus sage d’entre eux parfaitement le suit.

Son collègue pourchasse un démon qui s’enfuit,
Ayant pris en pitié ce diable solitaire;
Ce monde transcendant n’est pas égalitaire,
L’arbitraire l’anime et le sort le conduit :

La planète sans bruit tourne sur elle-même,
Ne se posant jamais ce genre de problème ;
Le vice ou la vertu, ça lui est bien égal.

Pourtant, c’est différent, le bien n’est pas le mal,
Un coeur s’en aperçoit, même un coeur d’animal ;
Et Ronsard nous le dit en ses jolis poèmes.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Vincent le 21 février 2021 à 21h13

Promenade Cioranesque


Interné de force, pour un mortel ennui,
Il fait dans un parc clos, un parcours circulaire,
Vingt tours en moyenne, par journée, calculèrent
Deux autres aspirants au temps à jamais cuit.

De mes yeux fatigués, moi aussi, je le suis,
Ce marcheur entêté autant que solitaire,
Je me sens avec lui un peu égalitaire,
Cela n’est pas pour rien, qu’ici l’on m’a conduit.

Mais ne sommes nous pas tous, en cela, les mêmes ?
Être ou ne pas être, notre commun problème,
Et parfois nous voyons, en la mort, pas un mal.

Pour soutenir cela, Cioran n’a pas d’égal,
La vie est selon lui mère de tous les maux,
Son œuvre est sur ce thème et vaut bien des poèmes.

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