Ronsard

Sonnets pour Hélène, 1578



 
Je suis émerveillé que mes pensers ne sont
Las de penser en vous, y pensant à toute heure :
Me souvenant de vous, or’ je chante, or’ je pleure,
Et d’un penser passé cent nouveaux se refont.
 
Puis légers comme oiseaux ils volent, et s’en vont,
M’abandonnant tout seul, devers votre demeure :
Et s’ils savaient parler, souvent vous seriez sure
Du mal que mon cœur cache, et qu’on lit sur mon front.
 
Or sus venez Pensers, pensons encor en elle.
De tant y repenser je ne me puis lasser :
Pensons en ces beaux yeux, et combien elle est belle.
 
Elle pourra vers nous les siens faire passer.
Vénus non seulement nourrit de sa mamelle
Amour son fils aîné, mais aussi le Penser.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 10 avril 2017 à 15h42

Goupil de sinople
-------------------

Le goupil de sinople est l’auteur de chansons
Que lui-même apprécie, qu’il fredonne à toute heure ;
Que ce soit en mangeant des tartines de beurre
Ou bien en repassant, le soir, ses caleçons.

Les paroles sont là pour un temps, puis s’en vont,
Rares dans son logis sont celles qui demeurent ;
Dans le fond des placards, les mélodies se meurent,
Et nous sommes émus quand nous les retrouvons.

Mais que sont les chansons, que sommes-nous pour elles?
Pourquoi, celles d’antan, les trouvons-nous si belles?
Et pourquoi le goupil ne peut-il s’en lasser?

La saveur du présent, la douceur du passé,
Le bonheur de chanter, le plaisir de penser,
Tout est dans les chansons, anciennes ou nouvelles.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 28 janvier 2022 à 13h13

Ambicigogne
----------

J’aime l’ambicigogne et sa double chanson,
Je l’entendais, d’ailleurs, au jardin, tout à l’heure ;
Comme un bon musicien qui les notes effleure,
Elle nous fait goûter la finesse des sons.

Elle n’est point de ceux qui pour l’hiver s’en vont,
Ne voulant point voler très loin de sa demeure ;
Elle arpente les champs où les insectes meurent,
Au long de nos chemins parfois nous l’observons.

Que dit-elle de nous, que sommes-nous pour elle ?
Voudrait-elle savoir si nous la trouvons belle ?
Toujours je m’interroge, en la voyant passer.

Elle invente des airs, sans jamais se lasser ;
Ceux qui sont très anciens tendent à s’effacer,
Car elle a plus de goût pour les choses nouvelles.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 27 avril 2024 à 11h28

Modeste logis
---------

Sans se fatiguer, les maçons
Nous ont bâti ce domicile ;
Cela fut pour eux très facile,
Un bricolage à leur façon.

Les saisons viennent et s’en vont,
Je suis de plus en plus fragile ;
Adam vers sa native argile
Est retourné, nous le savons.

La demeure aussi devient frêle,
Mais ce n’est pas triste pour elle
Qui point ne craint de trépasser.

L’été brûlant, l’hiver glacé,
Nos écrits peuvent s’effacer ;
Surviendront des plumes nouvelles.

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