Ronsard

Sonnets pour Hélène, 1578



 
D’un solitaire pas je ne marche en nul lieu,
Qu’Amour bon artisan ne m’imprime l’image
Au profond du penser de ton gentil visage,
Et des mots gracieux de ton dernier Adieu.
 
Plus fermes qu’un rocher, engravez au milieu
De mon cœur je les porte : et s’il n’y a rivage,
Fleur, antre ni rocher, ni forêts ni bocage,
À qui je ne le conte, à Nymphe, ni à Dieu.
 
D’une si rare et douce ambrosine viande
Mon espérance vit, qui n’a voulu depuis
Se paître d’autre appât, tant elle en est friande.
 
Ce jour de mille jours m’effaça les ennuis :
Car tant opiniâtre en ce plaisir je suis,
Que mon âme pour vivre autre bien ne demande.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 15 juillet 2021 à 12h34

Tour du penseur solitaire
----------

Ce refuge est bâti en un sinistre lieu,
Souvent l’on y perçoit l’odeur d’un marécage ;
C’est loin des champs de fleurs et c’est loin des bocages,
Un scribe l’a choisi pour y devenir vieux.

Lui qui se complaisait en un juste milieu,
Dans l’extrême ascétisme on dirait qu’il s’engage ;
En sa cellule il vit, tel l’oiseau dans sa cage,
Sans tourner ses regards vers la splendeur des cieux.

Tu ne le verras plus trinquer avec sa bande
De joyeux commensaux, c’est terminé pour lui,
Sa première vigueur n’est plus qu’une légende.

Il ne craint pourtant pas de sombrer dans l’ennui,
Car l’invisible muse en cet exil le suit ;
Toujours cette égérie est de ses mots gourmande.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 5 août 2022 à 12h20

Errance du penseur solitaire
--------

Je trouve reposant d’aller en divers lieux,
Je fus prédestiné à ces vagabondages ;
J’allais par les chemins au printemps de mon âge,
Ce sont deux ou trois rues maintenant ; je suis vieux.

Je croise des passants, gens de tous les milieux,
Assez facilement le dialogue s’engage ;
J’ai même rencontré d’autres bibliophages
Avec lesquels, d’ailleurs, je m’entendis au mieux.

Au troquet, partageant les urbaines légendes,
Nous nous réhydratons, tandis que le temps fuit ;
De nos plaisanteries la serveuse est friande.

Nous nous appliquons à la sauver de l’ennui,
Nous qui par son sourire avons été séduits ;
Or, cela peut durer, car elle en redemande.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 21 juin 2023 à 11h20

Oiseau de Spinoza
----------------

Je vis dans le juste milieu,
Jamais dans le vagabondage ;
J’étais savant dans mon jeune âge,
Moins, maintenant que je suis vieux.

Au matin je scrute les cieux,
Au soir je contemple l’herbage ;
Je ne suis pas entomophage,
La coccinelle adit « Tant mieux ».

Un arbre me dit des légendes ;
Mais sa dryade rit de lui,
Car elle n’en est pas friande.

Je sens que s’approche la nuit,
Au nord, un étrange astre luit ;
Son noir éclat baigne la lande.

[Lien vers ce commentaire]

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