Rodenbach

La Jeunesse blanche, 1886


Choses fatales


 
L’ai-je jamais aimée ou n’est-ce qu’un léger
Caprice qui m’a fait un moment fleurir l’âme ?
Ainsi dans les jardins, sous le soleil en flamme,
Les floraisons d’avril que le vent fait neiger.
 
Est-ce elle que j’aimais ou l’amour ? Que m’importe,
Si j’ai senti mon cœur pavoisé d’un drapeau,
Si j’ai pendant un jour trouvé le ciel plus beau
Et joui des chansons qu’on chantait à ma porte !
 
L’Âme est un palais noir où l’on va tâtonnant,
Où, sans rien pénétrer, on s’ignore soi-même ;
Est-ce qu’on sait qu’on croit ? Est-ce qu’on sait qu’on aime ?
 
Sur le plateau sans fleurs où je suis maintenant,
Je songe en revoyant la montagne gravie :
Est-ce qu’on vit son rêve, ou rêve-t-on sa vie ?
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 20 octobre 2015 à 11h11

Trois penseurs vêtus d’écailles
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Le poisson du passé tient un discours léger,
Il dit que rien ne vaut qu’on s’en tourmente l’âme ;
Car les cendres jamais ne redeviennent flammes,
Ni les neiges d’antan ne reviennent neiger.

Le poisson du présent veut nous faire songer
Aux boulevards, où sont de si charmantes dames,
Aux affaires du jour, aux choses qui se trament,
Au monde dans lequel notre corps est plongé.

Le poisson du futur a de merveilleux thèmes,
Des récits bien construits, on dirait des poèmes,
Ce pendant, par instants, je le sens tâtonnant.

Poissons, ne parlez plus. La montagne est gravie,
C’est sur un froid plateau que se poursuit ma vie ;
Poissons, qu’ai-je besoin de vos mots, maintenant ?

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 23 avril 2017 à 12h08

Oiseau du marécage
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Ce petit échassier marche d’un pied léger,
Bien fragile est son corps et bien frêle son âme ;
Jamais, tel un phénix, il n’allume de flammes,
Cet oiseau tremblotant quand il vient à neiger.

Il est, heureusement, capable de songer
À des fleurs inconnues, à de charmantes dames,
Aux insectes du jour, aux toiles qui se trament,
Au marais dans lequel son plumage est plongé.

Quand j’hésite à rimer, il me fournit un thème,
D’ailleurs, son cri d’appel est comme un bref poème,
Un mot bouleversant, un verset tâtonnant.

Oiseau, ne parle plus. Que ton âme ravie,
Contemple maintenant la douceur de ta vie ;
Oiseau, qu’as-tu besoin de chanter, maintenant ?

[Lien vers ce commentaire]

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