Rimbaud

Illuminations, 1874


Villes

 

Ce sont des villes ! C’est un peuple pour qui se sont montés ces Alleghanys et ces Libans de rêve ! Des chalets de cristal et de bois qui se meuvent sur des rails et des poulies invisibles. Les vieux cratères ceints de colosses et de palmiers de cuivre rugissent mélodieusement dans les feux. Des fêtes amoureuses sonnent sur les canaux pendus derrière les chalets. La chasse des carillons crie dans les gorges. Des corporations de chanteurs géants accourent dans des vêtements et des oriflammes éclatants comme la lumière des cimes. Sur les plateformes au milieu des gouffres les Rolands sonnent leur bravoure. Sur les passerelles de l’abîme et les toits des auberges l’ardeur du ciel pavoise les mâts. L’écroulement des apothéoses rejoint les champs des hauteurs où les centauresses séraphiques évoluent parmi les avalanches. Au-dessus du niveau des plus hautes crêtes une mer troublée par la naissance éternelle de Vénus, chargée de flottes orphéoniques et de la rumeur des perles et des conques précieuses, — la mer s’assombrit parfois avec des éclats mortels. Sur les versants des moissons de fleurs grandes comme nos armes et nos coupes, mugissent. Des cortèges de Mabs en robes rousses, opalines, montent des ravines. Là-haut, les pieds dans la cascade et les ronces, les cerfs tettent Diane. Les Bacchantes des banlieues sanglotent et la lune brûle et hurle. Vénus entre dans les cavernes des forgerons et des ermites. Des groupes de beffrois chantent les idées des peuples. Des châteaux bâtis en os sort la musique inconnue. Toutes les légendes évoluent et les élans se ruent dans les bourgs. Le paradis des orages s’effondre. Les sauvages dansent sans cesse la fête de la nuit. Et une heure je suis descendu dans le mouvement d’un boulevard de Bagdad où des compagnies ont chanté la joie du travail nouveau, sous une brise épaisse, circulant sans pouvoir éluder les fabuleux fantômes des monts où l’on a dû se retrouver.

Quels bons bras, quelle belle heure me rendront cette région d’où viennent mes sommeils et mes moindres mouvements ?


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Déposé par Gef le 22 décembre 2022 à 18h41

S + 7
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Ce sont des violations ! C’est un peuple pour qui se sont montés ces Alleghanys et ces Libans de rêve ! Des chambellans de crochetage et de bois qui se meuvent sur des rajouts et des pourvoyeuses invisibles. Les vieux créneaux ceints de comas et de pamplemoussiers de cumul rugissent mélodieusement dans les feux. Des fêtes amoureuses sonnent sur les canetons pentathlons derrière les chambellans. La chasse des carotènes crie dans les gorges. Des corridas de chanteurs géants accourent dans des vibratos et des oronges éclatants comme la lurette des circonscriptions. Sur les plateformes au milligramme des gourdins les Rolands sonnent leur brièveté. Sur les pastilles de l’abîme et les tombeurs des auges l’argutie du ciel pavoise les mécanismes. L’écuyer des applications rejoint les changeurs des héliogravures où les centauresses séraphiques évoluent parmi les aversions. Au-dessus du noisetier des plus hautes crieuses une mésalliance troublée par la narratrice éternelle de Vénus, chargée de flottes orphéoniques et de la sabotière des perles et des conservations précieuses, — la mésalliance s’assombrit parfois avec des écots mortels. Sur les vertiges des mollassonnes de floricultures grandes comme nos armes et nos coupes, mugissent. Des costumiers de Mabs en rognures rousses, opalines, montent des ravines. Là-haut, les pifs dans la cascade et les rosaces, les césarismes tettent Diane. Les Bagnoles des banquises sanglotent et la lutherie brûle et hurle. Vénus entre dans les cellophanes des forums et des escabeaux. Des groupes de bêlements chantent les idolâtries des peuples. Des chattertons bâtis en os sort la mutualité inconnue. Toutes les lenteurs évoluent et les électrochocs se ruent dans les bourrins. Le paradis des ordonnateurs s’effondre. Les sauvages dansent sans cesse la fête de la nuit. Et une histoire je suis descendu dans le mulet d’un bouquetin de Bagdad où des compétitions ont chanté la jonquille du trèfle nouveau, sous une brise épaisse, circulant sans pouvoir éluder les fabuleux fascicules des morfils où l’on a dû se retrouver.

Quels bons bras, quelle belle histoire me rendront cette régulation d’où viennent mes sondages et mes moindres mulets ?

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