Rimbaud


Au Cabaret-Vert, cinq heures du soir


 
Depuis huit jours, j’avais déchiré mes bottines
Aux cailloux des chemins. J’entrais à Charleroi.
— Au Cabaret-Vert : je demandai des tartines
De beurre et du jambon qui fût à moitié froid.
 
Bienheureux, j’allongeai les jambes sous la table
Verte : je contemplai les sujets très naïfs
De la tapisserie. — Et ce fut adorable,
Quand la fille aux tétons énormes, aux yeux vifs,
 
— Celle-là, ce n’est pas un baiser qui l’épeure ! —
Rieuse, m’apporta des tartines de beurre,
Du jambon tiède, dans un plat colorié,
 
Du jambon rose et blanc parfumé d’une gousse
D’ail, — et m’emplit la chope immense, avec sa mousse
Que dorait un rayon de soleil arriéré.
 

Octobre 1870.

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 1er juillet 2019 à 12h19

Vestale serpentine
-----------------

-- Que fais-tu dans la tour, vestale serpentine ?
-- Je me suis mise là pour attendre le roi ;
J’ai préparé du thé avec quelques tartines,
Et, pour souper, plus tard, un peu de poulet froid.

-- Le roi n’aura pas faim, il mange à la cantine,
Sur tes festivités tu peux faire une croix ;
De plus, il dort avec la dame byzantine,
Son bouffon le raconte, et c’est ce que je crois.

-- La dame byzantine est une jolie rousse,
Mais mon coeur est plus noble et ma chair est plus douce,
Avec moi, les plaisirs sont un peu plus divers.

-- Le roi préfère l’autre, il l’a dit tout à l’heure,
Et ce qu’il t’a promis, ce ne sont que des leurres ;
Donc, tu resteras seule avec ton serpent vert.

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Déposé par Tournicoti-tournicoton le 1er juillet 2019 à 21h21

_L’enchanteur aux cent mille milliards de sonnets
a-t-il fini par lasser la guerrière ? ____Curare_


Repli -

Dans la nuit du matin je m’enfuirai sais-tu  
Libéré de ma peur quand l’amour est ivresse
Je frémirai vois-tu en domptant la vitesse
Dans un élan d’extase éperdument têtu  

Mais fragile je suis et sans quelque statut
De discrétion déchu sans besoin de caresse
La suprême vertu de mon choix la paresse
La plus faible je sais du rébus au rebut

Et mon oubli de soi - Cette douce insouciance
Me fait sentir lointain et j’ai toute confiance
D’amante n’en ai point à la grâce des dieux

Celle que j’ai choisie au printemps légitime-
L’opposé de l’enfer ce qu’or peut être ultime
Inhumain j’ai pu être aux valses des adieux __

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 28 novembre 2020 à 12h37


La Tour de Lao-Tseu
----------

Ici nous exposons la Voie et la Vertu,
Nous mangeons sans excès, nous buvons sans ivresse ;
Humbles sont nos discours, nul ne s’y intéresse,
Nous ne les avons point d’ornements revêtus.

De Seigneurs nous n’avons certes pas le statut,
Pour lequel nous n’avons la force ni l’adresse ;
Mais nous savons des jours éloigner la paresse,
Et progresser ailleurs qu’en des sentiers battus.

Il ne nous convient point de désirer la gloire,,
Mais bien de cultiver du Maître la mémoire ;
Et pour un tel labeur nous restons en ce lieu.

Les scribes de l’Empire on des mots légitimes,
Mais passent à côté des vérités ultimes ;
Ils n’en ont nul besoin, d’ailleurs, et c’est tant mieux.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 30 novembre 2020 à 10h14

La Tour de Lao-Tseu  (retouches)
----------

Ici nous exposons la Voie et la Vertu,
Nous mangeons sans excès, nous buvons sans ivresse ;
Humbles sont nos discours, nul ne s’y intéresse,
Nous ne les avons point d’ornements revêtus.

De Seigneurs nous n’avons certes pas le statut,
Dont nous ne possédons la force ni l’adresse ;
Mais nous savons des jours éloigner la paresse,
Et progresser ailleurs qu’en des sentiers battus.

Il ne nous convient point de désirer la gloire,
Mais bien de cultiver du Maître la mémoire ;
Et pour un tel labeur nous restons en ce lieu.

Les scribes de l’Empire ont des mots légitimes,
Mais passent à côté des vérités ultimes ;
Ils n’en ont nul besoin, d’ailleurs, et c’est tant mieux.

[Lien vers ce commentaire]

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