Jean Richepin

Les Caresses, 1877


Sonnet moderne


 
Elle mit son plus beau chapeau, son chapeau bleu,
Et la robe que nul encor n’a dégrafée.
Puis elle releva la boucle ébouriffée
Que sa voilette avait fait redescendre un peu.
 
Elle se dit : — C’est mal, très mal ! Et comme il pleut !
Je serai faite, vrai, comme une vieille fée ! —
Puis, avant de sortir, pour prendre une bouffée
D’air chaud, elle allongea ses mains devant le feu.
 
Et sous son en-tout-cas la voilà qui trottine
Dans la pluie. On ne voit d’elle que sa bottine,
Et sa croupe qui fait un pouf au waterproof.
 
Elle arrive. — Mon Dieu ! que c’est haut le cinquième ! —
La clef est sur la porte, elle entre, elle fait : Ouf !
Et lui mouille le nez en lui disant : — Je t’aime.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 7 mai 2015 à 14h00

Bélier-triton
-------------

Au milieu du jardin serpente un fleuve bleu
Vers lequel vient parfois une bête assoiffée,
Et dans lequel s’ébat, toison ébouriffée,
Le grand Bélier-triton, fort comme trois cents boeufs.

Le fleuve est traversé d’un pont vertigineux
Dont chaque grande pile est de marbre coiffée ;
Il a surgi un jour, c’est l’ouvrage des fées,
Ainsi, pour la commune, il ne fut pas ruineux.

L’âme des béliers morts, tous les soirs, l’illumine
Sous des rayons d’argent qui vivement cheminent
Vers le monstre fluvial, serein contemplatif.

Lui, dans ces moments-là, voudrait faire un poème,
Mais son coeur angoissé ne trouve pas de thème ;
Il contemple les cieux, d’un oeil dubitatif.

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Déposé par Christian le 7 mai 2015 à 15h01

Pour faire un bon poème faut pas trop se fouler...
Si l’inspire à sillon faubonde à l’arrivée,
On prend les mots qu’on a, on les fait se raouler
Et c’est ce qu’on appelle un boum à l’art himmé...

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Christian le 25 mai 2015 à 15h44

Pour faire un bon sonnème faut pas trop se fouler...
Si la spire à sillon faubonde à roucouler,
On prend les mots qu’on a, on les fait se saouler
Et c’est ce qu’on appelle « un boum à l’art immé »...

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 11 juillet 2019 à 12h58

Baron lézard d’azur
---------------

Au milieu du jardin somnole un lézard bleu,
De lumière et de paix son âme est assoiffée ;
Il aime fréquenter la friche ébouriffée
Où je le vois souvent, mais jamais quand il pleut.

Je l’aime, moi aussi, ce jardin lumineux
Où plus d’une tonnelle est de lierre étoffée ;
La mésange y paraît, vive petite fée,
Ainsi que le ramier, bien plus volumineux.

L’esprit de ce lézard, tout le jour, s’illumine
De la beauté des sols sur lesquels il chemine
Ou se tient arrêté, serein contemplatif.

Il ne demande pas que j’en fasse un poème,
Mais, dommage pour lui, je n’ai pas d’autre thème ;
Il me regarde écrire, il est dubitatif.

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Déposé par Cochonfucius le 13 avril 2025 à 13h38


Ambiphant solaire
--------

Je suis un enfant du ciel bleu,
Dont est ma pauvre âme assoiffée ;
Inélégante, mal coiffée,
Tu la vois trembler quand il pleut.

Je suis un monstre lumineux,
Disciple du puissant Morphée ,
Dans l’ombre, une petite fée
Berce mon corps volumineux.

Si mon âme un jour s’illumine,
Si vers la grandeur je chemine
Je deviendrai contemplatif.

Je n’en ferai pas un poème,
Car ça ne vaut rien, comme thème,
C’est banal, c’est spéculatif.

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