Parny


Le Revenant


 
Ma santé fuit ; cette infidèle
Ne promet pas de revenir,
Et la nature qui chancelle
A déjà su me prévenir
De ne pas trop compter sur elle.
Au second acte brusquement
Finira donc ma comédie ;
Vite je passe au dénouement,
La toile tombe, et l’on m’oublie.
 
J’ignore ce qu’on fait là-bas.
Si du sein de la nuit profonde
On peut revenir en ce monde,
Je reviendrai, n’en doutez pas.
Mais je n’aurai jamais l’allure
De ces revenans indiscrets,
Qui, précédés d’un long murmure
Se plaisent à pâlir leurs traits,
Et dont la funèbre parure,
Inspirant toujours la frayeur,
Ajoute encore à la laideur
Qu’on reçoit dans la sépulture.
De vous plaire je suis jaloux,
Et je veux rester invisible.
Souvent du zéphir le plus doux
Je prendrai l’haleine insensible ;
Tous mes soupirs seront pour vous ;
Ils feront vaciller la plume
Sur vos cheveux, noués sans art,
Et disperseront au hasard
La faible odeur qui les parfume.
Si la rose que vous aimez
Renaît sur son trône de verre ;
Si de vos flambeaux rallumée
Sort une plus vive lumière ;
Si l’éclat d’un nouveau carmin
Colore soudain votre joue,
Et si souvent d’un joli sein
Le nœud trop serré se dénoue ;
Si le sofa plus mollement
Cède au poids de votre paresse,
Donnez un souris seulement
À tous ces soins de ma tendresse.
Quand je reverrai les attraits
Qu’effleura ma main caressante,
Ma voix amoureuse et touchante
Pourra murmurer des regrets ;
Et vous croirez alors entendre
Cette harpe qui sous mes doigts
Sut vous redire quelquefois
Ce que mon cœur savait m’apprendre.
Aux douceurs de votre sommeil
Je joindrai celles du mensonge ;
Moi-même, sous les traits d’un songe,
Je causerai votre réveil.
Charmes nus, fraicheur du bel âge,
Contours parfaits, grâce, enbompoint,
Je verrai tout : mais quel dommage !
Les morts ne ressuscitent point.
 

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