Albert Mérat

Au fil de l’eau, 1877



 
 

I


 
« Prends garde à ce chemin pierreux, prends garde aux roches. »
C’est ainsi que, suivant les routes les plus proches,
Je veillais sur ta marche et je guidais tes pas.
Tu riais de l’obstacle et tu ne bronchais pas.
Les bouleaux frissonnants chantaient leur long cantique ;
On entendait se taire au loin la terre antique,
Et la grande forêt, vibrant au moindre bruit,
Claire, faisait penser aux choses de la nuit.
Les bruyères en fleur semblaient un manteau rose,
Et les rochers géants où le lézard se pose,
Pareils aux animaux antédiluviens
Épouvantaient très-peu tes yeux parisiens.
On eût dit, à te voir souriante et si fine,
Au milieu du chaos farouche une aubépine.
 
 
 

II


 
Les grands chênes, vois-tu, sont comme des aïeux.
Bien que leur front soit morne, et bien qu’ils soient très-vieux,
Ils entendent. Il faut respecter leur silence.
Leur tête que la brise incessante balance
Est sévère et fait peur aux tout petits oiseaux ;
Mais le soleil nous guette et tend ses blonds réseaux
Dans les feuilles. L’odeur du genévrier sombre
Nous conseille l’ivresse et nous invite à l’ombre.
Assieds-toi ; demeurons ensemble à regarder
Les hêtres au tronc fort que rien ne peut rider,
Ou l’insecte qui monte aux crosses des fougères.
Tes paroles auraient des grâces trop légères.
Ne parlons pas ; laissons ainsi tomber le jour
Dans ce temple superbe, indulgent pour l’amour.
 

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