Mallarmé

Poésies, 1899


Le Sonneur


 
Cependant que la cloche éveille sa voix claire
À l’air pur et limpide et profond du matin
Et passe sur l’enfant qui jette pour lui plaire
Un angélus parmi la lavande et le thym,
 
Le sonneur effleuré par l’oiseau qu’il éclaire,
Chevauchant tristement en geignant du latin
Sur la pierre qui tend la corde séculaire,
N’entend descendre à lui qu’un tintement lointain.
 
Je suis cet homme. Hélas ! de la nuit désireuse,
J’ai beau tirer le câble à sonner l’Idéal,
De froids péchés s’ébat un plumage féal,
 
Et la voix ne me vient que par bribes et creuse !
Mais, un jour, fatigué d’avoir en vain tiré,
Ô Satan, j’ôterai la pierre et me pendrai.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 22 novembre 2019 à 11h10

Ornithologie hagiographique
-----------------------------

Voici l’oiseau qu’aimait Sainte Marie Pas Claire,
Près d’elle il se posait pour prier, le matin ;
D’ailleurs, il composait des sonnets pour lui plaire
Et pour elle cueillait la lavande et le thym.

Lui qui aimait aussi l’heure crépusculaire,
Il lui a consacré quelques vers, en latin ;
Car il maîtrisait bien les langues séculaires,
Il aimait fréquenter nos ancêtres lointains.

Marie Pas Claire était d’harmonie désireuse ;
Le dieu qu’elle servait s’appelait Idéal,
C’est celui qui naquit au mois de Floréal.

Puis, ils ont plaisanté pendant les heures creuses ;
Un ermite voisin, par leur rire attiré,
Leur offrit tout le vin qu’ils ont pu désirer.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 8 mai 2020 à 12h08

Oiseau du maître Andersen
------------

Un plumage éclatant se montre en l’aube claire,
Tandis que disparaît l’étoile du matin ;
Le cygne en sa beauté souvent peut se complaire,
Ainsi qu’une élégante en robe de satin.

Cet oiseau ne craint pas l’heure crépusculaire,
Ni le sombre Ponant qui de rouge se teint ;
Du jour et de la nuit le rythme séculaire
Lui semble familier depuis des temps lointains.

Son enfance, dit-il, ne fut point malheureuse,
Même si son profil n’était pas idéal,
Même s’il frissonnait dans le vent boréal.

L’ironie des canards n’est guère douloureuse,
Le cygne n’y trouva pas de quoi soupirer ;
À présent, dit le conte, il en est admiré.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 29 août 2022 à 14h19

Honneur à la sonnante
--------

Elle éveille les gens quand survient l’aube claire
Et sait, comme le coq, annoncer le matin ;
Ce vibrant du carillon n’est pas pour nous déplaire,
Nous sortons vivement de nos draps de satin.

La cloche indique aussi le temps crépusculaire,
Si souvent évoqué dans les textes latins ;
De l’horloge elle suit le parcours circulaire
Et sonne aussi le glas quand une vie s’éteint.

Nous aidant à franchir les heures douloureuses,
Accompagnant nos coeurs dans un jour sépulcral,
Elle offre à nos tympans son timbre magistral.

Du coq de ce clocher, serait-elle amoureuse ?
Je ne sais si par elle il se sent attiré,
Je ne crois pas l’avoir entendu soupirer.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Βаnvillе : À Αdоlphе Gаïffе

Du Ρеrrоn : «Αu bоrd tristеmеnt dоuх dеs еаuх...»

Βlаisе Сеndrаrs

Rоnsаrd : Dе l’Élесtiоn dе sоn Sépulсrе

Νuуsеmеnt : «Lе vаutоur аffаmé qui du viеil Ρrоméthéе...»

Lа Сеppèdе : «Сеpеndаnt lе sоlеil fоurnissаnt sа јоurnéе...»

Τоulеt : «Dаns lе silеnсiеuх аutоmnе...»

Μussеt : À Αlf. Τ. : «Qu’il еst dоuх d’êtrе аu mоndе, еt quеl biеn quе lа viе !...»

Vеrlаinе : «Lа mеr еst plus bеllе...»

Jасоb : Lе Dépаrt

☆ ☆ ☆ ☆

Βаudеlаirе : Unе сhаrоgnе

Lаfоrguе : Lе Sаnglоt univеrsеl

Сrоs : Ρituitе

Jаmmеs : Lа sаllе à mаngеr

Régniеr : Lа Lunе јаunе

Rоdеnbасh : «Αllеluiа ! Сlосhеs dе Ρâquеs !...»

Lаfоrguе : Соmplаintе d’un аutrе dimаnсhе

Vеrlаinе : Lе Dеrniеr Dizаin

Νоël : Visiоn

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur «Jе vоudrаis êtrе аinsi соmmе un Ρеnthéе...» (Gоdаrd)

De Сосhоnfuсius sur Sаintе (Μаllаrmé)

De Сосhоnfuсius sur «Jе vоguе sur lа mеr, оù mоn âmе сrаintivе...» (Gоmbаud)

De Dаmе dе flаmmе sur Vеrlаinе

De Сurаrе- sur Sur l’Hélènе dе Gustаvе Μоrеаu (Lаfоrguе)

De Dаmе dе flаmmе sur Οisеаuх dе pаssаgе (Riсhеpin)

De Сurаrе- sur «Ιl n’еst riеn dе si bеаu соmmе Саlistе еst bеllе...» (Μаlhеrbе)

De Xi’аn sur Lе Gigоt (Ρоnсhоn)

De Jаdis sur «Lе Sоlеil l’аutrе јоur sе mit еntrе nоus dеuх...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur «Qu’еst-се dе vоtrе viе ? unе bоutеillе mоllе...» (Сhаssignеt)

De Dаmе dе flаmmе sur À sоn lесtеur : «Lе vоilà сеt аutеur qui sаit pinсеr еt rirе...» (Dubоs)

De Yеаts sur Ρаul-Jеаn Τоulеt

De Ιо Kаnааn sur «Μаîtrеssе, quаnd је pеnsе аuх trаvеrsеs d’Αmоur...» (Rоnsаrd)

De Rоzès sur Μédесins (Siсаud)

De Dаmе dе flаmmе sur «Hélаs ! vоiсi lе јоur quе mоn mаîtrе оn еntеrrе...» (Rоnsаrd)

De Jаdis sur «J’аdоrе lа bаnliеuе аvес sеs сhаmps еn friсhе...» (Соppéе)

De Rоzès sur Lе Сhеmin dе sаblе (Siсаud)

De Sеzоr sur «Jе vоudrаis biеn êtrе vеnt quеlquеfоis...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе)

De KUΝG Lоuisе sur Villе dе Frаnсе (Régniеr)

De Xi’аn sur Jеhаn Riсtus

De Xi’аn sur «Épоuvаntаblе Νuit, qui tеs сhеvеuх nоirсis...» (Dеspоrtеs)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе