Mallarmé(1842-1898) D’autrеs pоèmеs :Sоnnеt : Ô si сhèrе dе lоin еt prосhе еt blаnсhе, si... Τоmbеаu : Lе nоir rос соurrоuсé quе lа bisе lе rоulе... Sеs purs оnglеs très hаut dédiаnt lеur оnух... Lе viеrgе, lе vivасе еt lе bеl аuјоurd’hui... оu еncоrе :Rоndеl, ΙΙ : Si tu vеuх nоus nоus аimеrоns...
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MallarméPages, 1891 ![]()
Les printemps poussent l’organisme à des actes qui, dans une autre saison, lui sont inconnus et maint traité d’histoire naturelle abonde en descriptions de ce phénomène, chez les animaux. Qu’il serait d’un intérêt plus plausible de recueillir certaines des altérations qu’apporte l’instant climatérique dans les allures d’individus faits pour la spiritualité ! Mal quitté par l’ironie de l’hiver, j’en retiens, quand à moi, un état équivoque tant que ne s’y substitue pas un naturalisme absolu ou naïf, capable de poursuivre une jouissance dans la différentiation de plusieurs brins d’herbes. Rien dans le cas actuel n’apportant de profit à la foule, j’échappe, pour le méditer, sous quelques ombrages environnant d’hier la ville : or c’est de leur mystère presque banal que j’exhiberai un exemple saisissable et frappant des inspirations printanières.
Vive fut tout-à-l’heure, dans un endroit peu fréquenté du
Bois-de-Boulogne, ma surprise quand, sombre agitation basse, je
vis, par les mille interstices d’arbustes bons à ne rien cacher,
total et des battements supérieurs du tricorne s’animant jusqu’à
des souliers affermis par des boucles en argent, un
ecclésiastique, qui à l’écart de témoins, répondait aux
sollicitations du gazon. À moi ne plût (et rien de pareil ne
sert les desseins providentiels) que, coupable à l’égal d’un faux
scandalisé se saisissant d’un caillou du chemin, j’amenasse par
mon sourire même d’intelligence, une rougeur sur le visage à deux
mains voilé de ce pauvre homme, autre que celle sans doute
trouvée dans son solitaire exercice ! Le pied vif, il me fallut,
pour ne produire par ma présence de distraction, user d’adresse ;
et fort contre la tentation d’un regard porté en arrière, me
figurer en esprit l’apparition quasi diabolique qui continuait à
froisser le renouveau de ses côtes, à droite, à gauche et du
ventre, en obtenant une chaste frénésie. Tout, se frictionner ou
jeter les membres, se rouler, glisser, aboutissait à une
satisfaction : et s’arrêter, interdit du chatouillement de quelque
haute tige de fleur à de noirs mollets, parmi cette robe spéciale
portée avec l’apparence qu’on est pour soi tout même sa femme.
Solitude, froid silence épars dans la verdure, perçus par des
sens moins subtils qu’inquiets, vous connûtes les claquements
furibonds d’une étoffe ; comme si la nuit absconse en ses plis en
sortait enfin secouée ! et les heurts sourds contre la terre du
squelette rajeuni ; mais l’énergumène n’avait point à vous
contempler. Hilare, c’était assez de chercher en soi la cause
d’un plaisir ou peut-être d’un devoir, qu’expliquait mal un
retour, devant une pelouse, aux gambades du séminaire.
L’influence du souffle vernal doucement dilatant les immuables
textes inscrits en sa chair, lui aussi, enhardi de ce trouble
agréable à sa stérile pensée, était venu reconnaître par un
contact avec la Nature, immédiat, net, violent, positif, dénué de
toute curiosité intellectuelle, le bien être général ; et
candidement, loin des obédiences et de la contrainte de son
occupation, des canons, des interdits, des censures, il se
roulait, dans la béatitude de sa simplicité native, plus heureux
qu’un âne. Que le but de sa promenade atteint, se soit, droit et
d’un jet, relevé non sans secouer les pistils et essuyer les sucs
attachés à sa personne, le héros de ma vision, pour rentrer,
inaperçu, dans la foule et les habitudes de son ministère, je ne
songe à rien nier ; mais j’ai le droit de ne point considérer
cela. Ma discrétion vis-à-vis d’ébats d’abord apparus n’a-t-elle
pas pour récompense d’en fixer à jamais comme une rêverie de
passant se plût à la compléter, l’image marquée d’un sceau
mystérieux de modernité, à la fois baroque et belle ?
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