Charles Leconte de Lisle

Poèmes barbares, 1862


Le Vœu suprême


 
Certes, ce monde est vieux, presque autant que l’enfer.
Bien des siècles sont morts depuis que l’homme pleure
Et qu’un âpre désir nous consume et nous leurre,
Plus ardent que le feu sans fin et plus amer.
 
Le mal est de trop vivre, et la mort est meilleure,
Soit que les poings liés on se jette à la mer,
Soit qu’en face du ciel, d’un œil ferme, et sur l’heure,
Foudroyé dans sa force, on tombe sous le fer.
 
Toi, dont la vieille terre est avide, je t’aime,
Brûlante effusion du brave et du martyr,
Où l’âme se retrempe au moment de partir !
 
Ô sang mystérieux, ô splendide baptême,
Puissè-je, aux cris hideux du vulgaire hébété,
Entrer, ceint de ta pourpre, en mon éternité !
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 28 avril 2018 à 23h05

Roue à crépuscules
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Cette roue est âgée, presque autant que l’enfer ;
Elle connaît le Nil où des reptiles pleurent,
Elle comprend aussi que ce pleur n’est qu’un leurre
Plus traître que le cri d’un fauve, et plus amer.

La rivière est maudite, et la roue est meilleure ;
Le grand cours d’eau versant ses larmes dans la mer
Se sait pas rester pur, se trouble d’heure en heure,
Le craignent les marins dans leur vaisseau de fer.

Ils sont remplis de crainte, ils naviguent quand même;
Le marin, certains jours, se voit bien en  martyr,
Il veut se montrer noble au moment de partir.

Or, l’eau de la rivière est impropre au baptême
Et les noyades sont mauvaise ébriété,
Ainsi songe, en tournant, la roue d’éternité.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 28 avril 2018 à 23h14

Roue à crépuscules
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Deuxième quatrain,troisième vers:

Ne sait pas

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Vincent le 29 avril 2018 à 23h12

Frères d’eternité

A soutenu celui que la poésie pleure,
En matière d’artiste, il n’était pas ces leurres
Que sont les Performer, leur succès rend amer.

Sa vie n’a pas été tout à fait des meilleures,
Un long fleuve tranquille, une paisible mer,
La tempête a soufflé d’interminables heures,
Il était prisonnier d’une cage en fer.

Elle a été souvent mise sous tension même !
La sismothérapie lui fit vivre un martyr,
Il sentait son être loin de lui partir.

Antonin en sortait en faisant des poèmes
Qui mènent ses lecteurs jusqu’à l’ébriété,
Il a rejoint Van Gogh, frères d’éternité.

https://misquette.wordpress.com/2018/04/29/freres-deternite/

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Jadis le 5 avril 2025 à 16h56


C’est vrai, ce monde est vieux, un petit coup de fer
Ne serait pas de trop pour le remettre à l’heure ;
On a les épinards, mais pas toujours le beurre
Et le destin parfois donne le mal de mer.

On a beau méditer, le mystère demeure.
Si l’on cherche toujours à quoi tout cela sert,
Quand l’orage surgit, quand le récif affleure,
Mieux vaut flotter léger qu’à fond de cale, aux fers.

La vie est, il est vrai, un curieux système,
Il nous manque le temps pour ajuster le tir ;
L’accès en fut aisé, mais il faut ressortir.

Toutefois, nous verrons à temps les chrysanthèmes.
Qui veut ancrer trop tôt, il est bien embêté :
Non, vraiment, rien ne sert de se précipiter.

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