Lautréamont(1846-1870) D’autrеs pоèmеs :Lеs gémissеmеnts pоétiquеs dе се sièсlе... Ιl у еn а qui éсrivеnt pоur rесhеrсhеr lеs аpplаudissеmеnts humаins... J’étаblirаi dаns quеlquеs lignеs соmmеnt Μаldоrоr... Lесtеur, с’еst pеut-êtrе lа hаinе quе tu vеuх quе ј’invоquе... Ρlût аu сiеl quе lе lесtеur... Lеs mаgаsins dе lа ruе Viviеnnе... Αvаnt d’еntrеr еn mаtièrе, је trоuvе stupidе... оu еncоrе :Сhаquе nuit, plоngеаnt l’еnvеrgurе dе mеs аilеs... Ιl ехistе un insесtе quе lеs hоmmеs nоurrissеnt à lеurs frаis... Unе pоtеnсе s’élеvаit sur lе sоl... Ô pédérаstеs inсоmpréhеnsiblеs...
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LautréamontLes Chants de Maldoror, 1869 ![]()
Qu’il n’arrive pas le jour où, Lohengrin et moi, nous passerons dans la
rue, l’un à côté de l’autre, sans nous regarder, en nous frôlant le
coude, comme deux passants pressés ! Oh ! qu’on me laisse fuir à jamais
loin de cette supposition ! L’Éternel a créé le monde tel qu’il est : il
montrerait beaucoup de sagesse si, pendant le temps strictement
nécessaire pour briser d’un coup de marteau la tête d’une femme, il
oubliait sa majesté sidérale, afin de nous révéler les mystères au
milieu desquels notre existence étouffe, comme un poisson au fond d’une
barque. Mais, il est grand et noble ; il l’emporte sur nous par la
puissance de ses conceptions ; s’il parlementait avec les hommes, toutes
les hontes rejailliraient jusqu’à son visage. Mais... misérable que tu
es ! pourquoi ne rougis-tu pas ? Ce n’est pas assez que l’armée des
douleurs physiques et morales, qui nous entoure, ait été enfantée : le
secret de notre destinée en haillons ne nous est pas divulgué. Je le
connais, le Tout-Puissant... et lui, aussi, doit me connaître. Si, par
hasard, nous marchons sur le même sentier, sa vue perçante me voit
arriver de loin : il prend un chemin de traverse, afin d’éviter le triple
dard de platine que la nature me donna comme une langue ! Tu me feras
plaisir, ô Créateur, de me laisser épancher mes sentiments. Maniant les
ironies terribles, d’une main ferme et froide, je t’avertis que mon
cœur en contiendra suffisamment, pour m’attaquer à toi, jusqu’à la fin
de mon existence. Je frapperai ta carcasse creuse ; mais, si fort, que je
me charge d’en faire sortir les parcelles restantes d’intelligence que
tu n’as pas voulu donner à l’homme, parce que tu aurais été jaloux de le
faire égal à toi, et que tu avais effrontément cachées dans tes boyaux,
rusé bandit, comme si tu ne savais pas qu’un jour ou l’autre je les
aurais découvertes de mon œil toujours ouvert, les aurais enlevées, et
les aurais partagées avec mes semblables. J’ai fait ainsi que je parle,
et, maintenant, ils ne te craignent plus ; ils traitent de puissance à
puissance avec toi. Donne-moi la mort, pour faire repentir mon audace :
je découvre ma poitrine et j’attends avec humilité. Apparaissez donc,
envergures dérisoires de châtiments éternels !... déploiements
emphatiques d’attributs trop vantés ! Il a manifesté l’incapacité
d’arrêter la circulation de mon sang qui le nargue. Cependant, j’ai des
preuves qu’il n’hésite pas d’éteindre, à la fleur de l’âge, le souffle
d’autres humains, quand ils ont à peine goûté les jouissances de la vie.
C’est simplement atroce ; mais, seulement, d’après la faiblesse de mon
opinion ! J’ai vu le Créateur, aiguillonnant sa cruauté inutile, embraser
des incendies où périssaient les vieillards et les enfants ! Ce n’est pas
moi qui commence l’attaque ; c’est lui qui me force à le faire tourner,
ainsi qu’une toupie, avec le fouet aux cordes d’acier. N’est-ce pas lui
qui me fournit des accusations contre lui-même ? Ne tarira point ma verve
épouvantable ! Elle se nourrit des cauchemars insensés qui tourmentent
mes insomnies. C’est à cause de Lohengrin que ce qui précède a été
écrit ; revenons donc à lui. Dans la crainte qu’il ne devînt plus tard
comme les autres hommes, j’avais d’abord résolu de le tuer à coups de
couteau, lorsqu’il aurait dépassé l’âge d’innocence. Mais, j’ai
réfléchi, et j’ai abandonné sagement ma résolution à temps. Il ne se
doute pas que sa vie a été en péril pendant un quart d’heure. Tout était
prêt, et le couteau avait été acheté. Ce stylet était mignon, car j’aime
la grâce et l’élégance jusque dans les appareils de la mort ; mais il
était long et pointu. Une seule blessure au cou, en perçant avec soin
une des artères carotides, et je crois que ç’aurait suffi. Je suis
content de ma conduite ; je me serais repenti plus tard. Donc, Lohengrin,
fais ce que tu voudras, agis comme il te plaira, enferme-moi toute la
vie dans une prison obscure, avec des scorpions pour compagnons de ma
captivité, ou arrache-moi un œil jusqu’à ce qu’il tombe à terre, je ne
te ferai jamais le moindre reproche : je suis à toi, je t’appartiens, je
ne vis plus pour moi. La douleur que tu me causeras ne sera pas
comparable au bonheur de savoir, que celui qui me blesse, de ses mains
meurtrières, est trempé dans une essence plus divine que celle de ses
semblables ! Oui, c’est encore beau de donner sa vie pour un être humain,
et de conserver ainsi l’espérance que tous les hommes ne sont pas
méchants, puisqu’il y en a eu un, enfin, qui a su attirer, de force,
vers soi, les répugnances défiantes de ma sympathie amère !...
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