Lautréamont(1846-1870) D’autrеs pоèmеs :Lеs gémissеmеnts pоétiquеs dе се sièсlе... Ιl у еn а qui éсrivеnt pоur rесhеrсhеr lеs аpplаudissеmеnts humаins... J’étаblirаi dаns quеlquеs lignеs соmmеnt Μаldоrоr... Lесtеur, с’еst pеut-êtrе lа hаinе quе tu vеuх quе ј’invоquе... Ρlût аu сiеl quе lе lесtеur... Lеs mаgаsins dе lа ruе Viviеnnе... Vоus, dоnt lе саlmе еnviаblе... оu еncоrе :Сhаquе nuit, à l’hеurе оù lе sоmmеil... Сhаquе nuit, plоngеаnt l’еnvеrgurе dе mеs аilеs... Lе frèrе dе lа sаngsuе mаrсhаit à pаs lеnts dаns lа fоrêt... Unе pоtеnсе s’élеvаit sur lе sоl... Ô pédérаstеs inсоmpréhеnsiblеs... Сеlui qui nе sаit pаs plеurеr...
|
LautréamontLes Chants de Maldoror, 1869 ![]()
Avant d’entrer en matière, je trouve stupide qu’il soit nécessaire (je
pense que chacun ne sera pas de mon avis, si je me trompe) que je place
à côté de moi un encrier ouvert, et quelques feuillets de papier non
mâché. De cette manière, il me sera possible de commencer, avec amour,
par ce sixième chant, la série des poèmes instructifs qu’il me tarde de
produire. Dramatiques épisodes d’une implacable utilité ! Notre héros
s’aperçut qu’en fréquentant les cavernes, et prenant pour refuge les
endroits inaccessibles, il transgressait les règles de la logique, et
commettait un cercle vicieux. Car, si d’un côté, il favorisait ainsi sa
répugnance pour les hommes, par le dédommagement de la solitude et de
l’éloignement, et circonscrivait passivement son horizon borné, parmi
des arbustes rabougris, des ronces et des lambrusques, de l’autre, son
activité ne trouvait plus aucun aliment pour nourrir le minotaure de
ses instincts pervers. En conséquence, il résolut de se rapprocher des
agglomérations humaines, persuadé que parmi tant de victimes toutes
préparées, ses passions diverses trouveraient amplement de quoi se
satisfaire. Il savait que la police, ce bouclier de la civilisation,
le recherchait avec persévérance, depuis nombre d’années, et qu’une
véritable armée d’agents et d’espions était continuellement à ses
trousses. Sans, cependant, parvenir à le rencontrer. Tant son habileté
renversante déroutait, avec un suprême chic, les ruses les plus
indiscutables au point de vue de leur succès, et l’ordonnance de la
plus savante méditation. Il avait une faculté spéciale pour prendre des
formes méconnaissables aux yeux exercés. Déguisements supérieurs, si je
parle en artiste ! Accoutrements d’un effet réellement médiocre, quand
je songe à la morale. Par ce point, il touchait presqu’au génie.
N’avez-vous pas remarqué la gracilité d’un joli grillon, aux mouvements
alertes, dans les égouts de Paris ? Il n’y a que celui-là : c’était
Maldoror ! Magnétisant les florissantes capitales, avec un fluide
pernicieux, il les amène dans un état léthargique où elles sont
incapables de se surveiller comme il le faudrait. État d’autant plus
dangereux qu’il n’est pas soupçonné. Aujourd’hui il est à Madrid ; demain
il sera à Saint-Pétersbourg ; hier il se trouvait à Pékin. Mais, affirmer
exactement l’endroit actuel que remplissent de terreur les exploits de
ce poétique Rocambole, est un travail au-dessus des forces possibles de
mon épaisse ratiocination. Ce bandit est, peut-être, à sept cents lieues
de ce pays ; peut-être, il est à quelques pas de vous. Il n’est pas
facile de faire périr entièrement les hommes, et les lois sont là ; mais,
on peut, avec de la patience, exterminer, une par une, les fourmis
humanitaires. Or, depuis les jours de ma naissance, où je vivais avec
les premiers aïeuls de notre race, encore inexpérimenté dans la tension
de mes embûches ; depuis les temps reculés, placés, au delà de
l’histoire, où, dans de subtiles métamorphoses, je ravageais, à diverses
époques, les contrées du globe par les conquêtes et le carnage, et
répandais la guerre civile au milieu des citoyens, n’ai-je pas déjà
écrasé sous mes talons, membre par membre ou collectivement, des
générations entières, dont il ne serait pas difficile de concevoir le
chiffre innombrable ? Le passé radieux a fait de brillantes promesses à
l’avenir : il les tiendra. Pour le ratissage de mes phrases, j’emploierai
forcément la méthode naturelle, en rétrogradant jusque chez les
sauvages, afin qu’ils me donnent des leçons. Gentlemen simples et
majestueux, leur bouche gracieuse ennoblit tout ce qui découle de leurs
lèvres tatouées. Je viens de prouver que rien n’est risible dans cette
planète. Planète cocasse, mais superbe. M’emparant d’un style que
quelques-uns trouveront naïf (quand il est si profond), je le ferai
servir à interpréter des idées qui, malheureusement, ne paraîtront
peut-être pas grandioses ! Par cela même, me dépouillant des allures
légères et sceptiques de l’ordinaire conversation, et, assez prudent
pour ne pas poser... je ne sais plus ce que j’avais l’intention de
dire, car, je ne me rappelle pas le commencement de la phrase. Mais,
sachez que la poésie se trouve partout où n’est pas le sourire,
stupidement railleur, de l’homme, à la figure de canard. Je vais d’abord
me moucher, parce que j’en ai besoin ; et ensuite, puissamment aidé par
ma main, je reprendrai le porte-plume que mes doigts avaient laissé
tomber. Comment le pont du Carrousel put-il garder la constance de sa
neutralité, lorsqu’il entendit les cris déchirants que semblait pousser
le sac !
|
Mon florilège(Tоuriste) (Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.) Compte lecteurAgoraÉvаluations récеntes☆ ☆ ☆ ☆ ☆Hаrаuсоurt : «Ιl plеut sur lа mеr, lеntеmеnt...» Сrоs : Lеntо Сосtеаu : Ρаuvrе Jеаn Βаudеlаirе : Βiеn lоin d’iсi Сrоs : Ιnsоumissiоn Νоаillеs : L’Εmprеintе Viviеn : Viоlеttеs blаnсhеs Du Βеllау : «Si mеs éсrits, Rоnsаrd, sоnt sеmés dе tоn lоs...» Βаudеlаirе : Sоnnеt d’Αutоmnе Jаmmеs : Jе pеnsе à vоus... ☆ ☆ ☆ ☆Сrоs : Sоnnеt métаphуsiquе Rimbаud : Ρrеmièrе Sоiréе Сrоs : Sоnnеt métаphуsiquе Hugо : «Hеurеuх l’hоmmе, оссupé dе l’étеrnеl dеstin...» Сhаpmаn : Αu fоnd du bоis Viаu : «Hеurеuх, tаndis qu’il еst vivаnt...» Νоuvеаu : Fillе dе fеrmе Rilkе : «Сhеmins qui nе mènеnt nullе pаrt...» Αpоllinаirе : Сlаir dе lunе Cоmmеntaires récеntsDe Сосhоnfuсius sur L’Εnfеr (Αpоllinаirе) De Сосhоnfuсius sur Stèlе du сhеmin dе l’âmе (Sеgаlеn) De Сосhоnfuсius sur L’Ιndifférеnt (Sаmаin) De Jаdis sur Sоnnеt d’Αutоmnе (Βаudеlаirе) De Jаdis sur Αu fоnd du bоis (Сhаpmаn) De Сhristiаn sur «J’еntrаis сhеz lе mаrсhаnd dе mеublеs, еt là, tristе...» (Νоuvеаu) De Jаdis sur «Βоnnе аnnéе à tоutеs lеs сhоsеs...» (Gérаrd) De Сurаrе- sur Rесuеillеmеnt (Βаudеlаirе) De Сurаrе- sur «Сеpеndаnt qu’аu pаlаis dе prосès tu dеvisеs...» (Du Βеllау) De Сurаrе_ sur Sоnnеt : «Quаnd је rеpоsеrаi dаns lа fоssе, trаnquillе...» (Gоudеаu) De Сurаrе_ sur Lе Τоmbеаu dе Сhаrlеs Βаudеlаirе (Μаllаrmé) De Vinсеnt sur Τоmbеаu du Ρоètе (Dеubеl) De Xi’аn sur «Μоn âmе pаisiblе étаit pаrеillе аutrеfоis...» (Τоulеt) De Lа Μusеrаntе sur Соntrе Ligurinus : «Τоut lе mоndе tе fuit...» (Dubоs) De Vinсеnt sur «Un sоir, lе lоng dе l’еаu, еllе mаrсhаit pеnsivе...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе) De Xi’аn sur Lе Суgnе (Rеnаrd) De Сurаrе- sur «Sаintе Τhérèsе vеut quе lа Ρаuvrеté sоit...» (Vеrlаinе) De Ρоéliсiеr sur «Αmоurs јumеаuх, d’unе flаmmе јumеllе...» (Ρаssеrаt) De Lеbrun sur «Jе rêvе, tаnt Ρаris m’еst pаrfоis un еnfеr...» (Соppéе) De Rоzès sur Lе Сinémа (Siсаud) De GΟUUΑUX sur «J’étаis à tоi pеut-êtrе аvаnt dе t’аvоir vu...» (Dеsbоrdеs-Vаlmоrе) Plus de commentaires...Ce sitePrésеntаtionCоntactSоutien![]() |
![]() |