Jules Laforgue

Les Complaintes, 1885


Complainte de la Lune en province


 
Ah ! la belle pleine Lune,
Grosse comme une fortune !
 
La retraite sonne au loin,
Un passant, monsieur l’adjoint ;
 
Un clavecin joue en face,
Un chat traverse la place :
 
La province qui s’endort !
Plaquant un dernier accord,
 
Le piano clôt sa fenêtre.
Quelle heure peut-il bien être ?
 
Calme Lune, quel exil !
Faut-il dire : ainsi soit-il ?
 
Lune, ô dilettante Lune,
À tous les climats commune,
 
Tu vis hier le Missouri,
Et les remparts de Paris,
 
Les fiords bleus de la Norvège,
Les pôles, les mers, que sais-je ?
 
Lune heureuse ! ainsi tu vois,
À cette heure, le convoi
 
De son voyage de noce !
Ils sont partis pour l’Écosse.
 
Quel panneau, si, cet hiver,
Elle eût pris au mot mes vers !
 
Lune, vagabonde Lune,
Faisons cause et mœurs communes ?
 
Ô riches nuits ! je me meurs,
La province dans le cœur !
 
Et la Lune a, bonne vieille,
Du coton dans les oreilles.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 8 mars 2014 à 10h54

Lune en banlieue
---------------------

Piaf-Tonnerre, sous la lune,
Rêve à d’immenses tribunes ;

Des mots résonnent au loin,
Que l’on entend plus ou moins.

Un tardif autobus passe,
Traversant le noir espace.

Dans le grand clocher qui dort,
Il règne un silence d’or.

Un poète géomètre
Contemple deux cents fenêtres.

L’escargot met en péril
La plantation de persil.

Elle a blanchi, notre lune,
Chaque rue de la commune.

Piaf-Tonnerre, heureux dormeur,
Rêve qu’il parle à des fleurs

Dont la lune s’émerveille
Et n’en croit pas ses oreilles.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 11 décembre 2015 à 15h20

Chanson de l’échange impossible
-----------------------

Ainsi parlait un homme, amoureux de la lune :
— Cet astre est un joyau, c’est mon souverain bien,
Jamais je ne voudrai l’échanger contre rien ;
Les étoiles du ciel, n’en manquât-il aucune,

Ne seraient à mes yeux qu’une piètre fortune.
C’est un noble trésor, celui que je détiens,
Une étoile jamais n’en défera le lien,
Je m’y suis engagé, ce n’est pas pour des prunes.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 19 septembre 2021 à 12h21

Planète  Profdefacandra
----------

Dans son nocturne ciel ne passe nulle lune,
Pas de marées en mer, est-ce un mal, est-ce un bien?
Sur les sept continents les gens n’en pensent rien,
Et certainement pas que c’est une lacune.

Contemplant un millier d’étoiles sur les dunes,
Un promeneur avec la brise s’entretient ;
Entre rêveur et vent sont solides les liens,
Mais l’homme les rompra pour une dame brune.

Le peuple de ces lieux suit des lois non écrites ;
Nul penseur n’a tenté d’interpréter leurs rites,
Ni ne fit un effort pour saisir leur humour.

D’ailleurs, connaissent-ils l’amour et la souffrance ?
Ils s’en moquent un peu, selon toute apparence ;
Car il leur suffit bien d’aimer au jour le jour.

[Lien vers ce commentaire]

Votre commentaire :
Nom : *
eMail : * *
Site Web :
Commentaire * :
pèRE des miséRablEs : *
* Information requise.   * Cette adresse ne sera pas publiée.
 


Mon florilège

(Tоuriste)

(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)

Compte lecteur

Se connecter

Créer un compte

Agora

Évаluations récеntes
☆ ☆ ☆ ☆ ☆

Соppéе : «Lе sоir, аu соin du fеu, ј’аi pеnsé biеn dеs fоis...»

Сhéniеr : Сhrуsé

Klingsоr : Lа Ρоulе јаunе

Hаrаuсоurt : Αu tеmps dеs féеs

Dеspоrtеs : «Lе tеmps légеr s’еnfuit sаns m’еn аpеrсеvоir...»

Βruаnt : Соnаssе

Βruаnt : Соnаssе

Dеsbоrdеs-Vаlmоrе : «J’étаis à tоi pеut-êtrе аvаnt dе t’аvоir vu...»

Сrоs : Lеntо

Сосtеаu : Ρаuvrе Jеаn

☆ ☆ ☆ ☆

Τоulеt : «Νоus јеtâmеs l’аnсrе, Μаdаmе...»

Саrсо : Figаrо

Lесоntе dе Lislе : Lе Vœu suprêmе

Βаnvillе : Déсоr

Hugо : Rоndе pоur lеs еnfаnts

Ρаsquiеr : Сhаnsоn : «Νаguèrеs vоуаnt сеs bеаuх prés...»

Οrléаns : «Dеdаns mоn Livrе dе Ρеnséе...»

Сrоs : Sоnnеt métаphуsiquе

Rimbаud : Ρrеmièrе Sоiréе

Сrоs : Sоnnеt métаphуsiquе

Cоmmеntaires récеnts

De Сосhоnfuсius sur «Jе vеuх, mе sоuvеnаnt dе mа gеntillе аmiе...» (Rоnsаrd)

De Сurаrе- sur Lе Sоnnеur (Μаllаrmé)

De Сосhоnfuсius sur «L’оisеаu dоnt l’Αrаbiе а fаit si grаndе fêtе...» (Lа Сеppèdе)

De Jаdis sur «Viсtоriеusеmеnt fui lе suiсidе bеаu...» (Μаllаrmé)

De Сосhоnfuсius sur Sоnnеt mоdеrnе (Riсhеpin)

De Gеоrgеs Lеmаîtrе sur «Lе sоir, аu соin du fеu, ј’аi pеnsé biеn dеs fоis...» (Соppéе)

De Jаdis sur Lе Vœu suprêmе (Lесоntе dе Lislе)

De Сurаrе- sur Sur lа Сrоiх dе nоtrе Sеignеur — Sа Саusе (Drеlinсоurt)

De Сurаrе- sur «Βаrquе, qui vаs flоttаnt sur lеs éсuеils du mоndе...» (Duplеssis-Μоrnау)

De Jаdis sur Sоnnеt d’Αutоmnе (Βаudеlаirе)

De Сhristiаn sur «J’еntrаis сhеz lе mаrсhаnd dе mеublеs, еt là, tristе...» (Νоuvеаu)

De Ρépé Hаsh sur «Сеpеndаnt qu’аu pаlаis dе prосès tu dеvisеs...» (Du Βеllау)

De Сurаrе_ sur Sоnnеt : «Quаnd је rеpоsеrаi dаns lа fоssе, trаnquillе...» (Gоudеаu)

De Сurаrе_ sur Lе Τоmbеаu dе Сhаrlеs Βаudеlаirе (Μаllаrmé)

De Vinсеnt sur Τоmbеаu du Ρоètе (Dеubеl)

De Xi’аn sur «Μоn âmе pаisiblе étаit pаrеillе аutrеfоis...» (Τоulеt)

De Lа Μusеrаntе sur Соntrе Ligurinus : «Τоut lе mоndе tе fuit...» (Dubоs)

De Vinсеnt sur «Un sоir, lе lоng dе l’еаu, еllе mаrсhаit pеnsivе...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе)

De Xi’аn sur Lе Суgnе (Rеnаrd)

De Xi’аn sur «Sаintе Τhérèsе vеut quе lа Ρаuvrеté sоit...» (Vеrlаinе)

De Rоzès sur Lе Сinémа (Siсаud)

Plus de commentaires...

Flux RSS...

Ce site

Présеntаtion

Acсuеil

À prоpos

Cоntact

Signaler une errеur

Un pеtit mоt ?

Sоutien

Fаirе un dоn

Librairiе pоétique en lignе