Or, dis-je bien, mon espérance est morte,
Or est-ce fait de mon aise et mon bien.
Mon mal est clair : maintenant je vois bien,
J’ai épousé la douleur que je porte.
Tout me court sus, rien ne me réconforte,
Tout m’abandonne et d’elle je n’ai rien,
Sinon toujours quelque nouveau soutien.
Qui rend ma peine et ma douleur plus forte.
Ce que j’attends, c’est un jour d’obtenir
Quelques soupirs des gens de l’avenir :
Quelqu’un dira dessus moi par pitié :
« Sa dame et lui naquirent destinés
Également de mourir obstinés,
L’un en rigueur, et l’autre en amitié. »
Le cou tranché, sa tête n’est pas morte,
Car je l’entends qui parle toujours bien ;
Donc, pas question de la jeter aux chiens,
Le saint s’en va, sur la route il la porte.
Ne croyez pas que ça le réconforte,
De son orgueil il ne lui reste rien ;
Il va mourir, mais sa foi le soutient,
Qui rend son âme et sa tête plus fortes.
Quel grand tombeau pourra-t-il obtenir ?
En nos lieux saints, quel est son avenir ?
Son coeur a-t-il de ses bourreaux pitié ?
Au chef tranché viennent des souvenances,
Ce sont les mots d’une chanson de France ;
Ce sont des mots d’amour et d’amitié.