Étienne de La Boétie



J’allais seul remâchant mes angoisses passées :
Voici (Dieux ! détournez ce triste mal-encontre !)
Sur chemin, d’un grand loup l’effroyable rencontre,
Qui, vainqueur des brebis de leurs chiens délaissées,
 
Tirassait d’un mouton les cuisses dépecées,
Le grand deuil du berger. Il rechigne et me montre
Les dents rouges de sang, et puis me passe contre,
Menaçant mon amour, je crois, et mes pensées.
 
De m’effrayer depuis ce présage ne cesse :
Mais j’en consulterai sans plus à ma maîtresse.
Onc par moi n’en sera pressé le Delphien.
 
Il le sait, je le crois, et m’en peut faire sage :
Elle le sait aussi, et sait bien davantage.
Et dire, et faire encor et mon mal et mon bien.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochofucius le 18 octobre 2016 à 17h53

Archiduc de gueules
_________________

De gueules, l’archiduc est homme du passé,
Il garde souvenir de charmantes rencontres
Et des marques d’amour qu’en ces cas l’on démontre ;
À présent qu’il est vieux, le voici délaissé,

Par son corps tourmenté, par son temps dépassé,
Restant, des jours entiers, sans remonter sa montre ;
Les temps nouveaux, c’est sûr, il n’a vraiment rien contre,
Mais les neiges d’antan recouvrent ses pensées.

D’y retourner en songe un vieil homme ne cesse :
Il revoit le corps nu des anciennes maîtresses,
Il fleurit chaque année le tombeau de son chien.

Il est devenu calme, à défaut d’être sage :
Ses chevaux fatigués le sont bien davantage.
Ne ruminant pour eux ni le mal, ni le bien.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 2 mars 2020 à 12h14

Chien du marquis de Bolibar
------------

Le marquis n’est plus là, le chien songe au passé,
Déplorant des soldats la funeste rencontre ;
Dieu n’entend pas les chiens, cette mort le démontre,
Ainsi se désolait l’animal délaissé.

Le défunt pourra-t-il l’ennemi surpasser,
Lui dont les plans étaient réglés comme une montre ?
Il ne peut plus peser ni le pour ni le contre,
Car le fait d’être mort empêche de penser.

L’animal est songeur, mais d’espérer ne cesse,
Il a la solitude à présent pour maîtresse,
Dont, je peux te le dire, il n’est pas le seul chien.

En plus d’être un seigneur, son maître fut un sage,
Un posthume succès frappera davantage
Les pervers officiers, les ennemis du bien.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 21 août 2020 à 12h44

Ambichien de Maître Perutz
---------------

Il sait où fut caché l’argent du trépassé,
Il en parle d’ailleurs à des gens qu’il rencontre ;
L’un deux doit hériter, le testament le montre,
Que d’écrire, pourtant, le mort s’est dispensé.

L’héritier par tout ça se trouve dépassé,
Il ne sait même plus lire l’heure à sa montre ;
Il arrive à parler aux ambichiens, par contre,
Du trésor attendu qu’il voudrait dépenser.

L’homme est bien malheureux, mais de chercher ne cesse ;
L’animal a perdu son maître et sa maîtresse,
Donc en son lieu natal plus rien ne le retient.

Oublier cet argent, ce serait bien plus sage,
Dont cet homme n’aurait que fort peu d’avantages ;
Mais son coeur le désire, il dit que c’est son bien.

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