Diane étant en l’épaisseur d’un bois,
Après avoir mainte bête assénée,
Prenait le frais, de Nymphes couronnée :
J’allais rêvant comme fais maintefois,
Sans y penser : quand j’ouis une voix,
Qui m’appela, disant, Nymphe étonnée,
Que ne t’es-tu vers Diane tournée ?
Et me voyant sans arc et sans carquois,
Qu’as-tu trouvé, ô compagne, en ta voie,
Qui de ton arc et flèches ait fait proie ?
Je m’animai, réponds-je, à un passant,
Et lui jetai en vain toutes mes flèches
Et l’arc après : mais lui les ramassant
Et les tirant me fit cent et cent brèches.
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 28 février 2018 à 12h18
Sagesse ambiléonine
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Un ambilion est ermite en un bois,
Ayant laissé les chasses forcenées ;
Sage devient sa tête couronnée
Ainsi que l’ont quelques hommes de foi.
Sans y penser, il écoute des voix
Dont nullement n’est son âme étonnée,
Qui vers le ciel est maintenant tournée.
Son coeur ne craint ni l’arc ni le carquois
Que les chasseurs emportent sur les voies.
Nul animal n’est à présent sa proie,
Il prend le pain que donnent les passants.
Nul ennemi ne l’atteint d’une flèche,
Cupidon même est ici ramassant
Celles dont il à ce coeur fit des brèches.