Mon désir a suivi la route des steamers
Qui labourent les flots d’une proue obstinée
Dans leur hâte d’atteindre à l’horizon des mers
Où ne persiste d’eux qu’une vaine fumée.
Longtemps il s’attarda, compagnon des voiliers
Indolents et déchus, qu’un souffle d’aventure
Ranime par instants en faisant osciller
Le fragile appareil de leur haute mâture.
Mais la nuit vient trop vite et ne me laisse plus,
Pour consoler encor mon âme à jamais lasse,
Que les cris de dispute et les chants éperdus
Des marins enivrés dans les auberges basses.
L'Horizon chimérique, 1920
Commentaire (s)
Déposé par Jadis le 28 janvier 2022 à 10h39
Fragile appareil
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J’étais fort absorbé, totalement immer-
Gé dans une fonction Fortran carabinée,
Quand soudain : plus de jus ! Tout a pété, démer-
De-toi, mon vieux, me dit la bécane enfumée.
Mais que s’est-il passé, j’en perds mon ratelier ;
Ho les gars, vous parlez d’une mésaventure !
Qu’a donc cette bouzine à me faire ... scier ?
J’ai bien sujet, vraiment, d’accuser la nature.
L’écran s’est obscurci et mon ordi n’est plus ;
Ce n’est ni le delco, ni le joint de culasse...
Ce qui est sûr, c’est que mon programme est perdu
Et que j’ai pour toujours fusillé la babasse.