Je suis nouvelle araigne en orgueilleux courage,
Mon âme va sa toile en tous lieux ourdissant,
Amour en mon esprit les créons va traçant,
Et me fait de douleur payer l’apprentissage.
Nuit et jour je travaille en mon désavantage,
Quand je suis à la fin je vais recommençant,
Et l’espoir qui toujours mon désir va poussant
Me fait continuer cet inutile ouvrage.
Sur un chant riche et doux je représente encor
Les beaux yeux de Madame et ses longs cheveux d’or,
Son port, son teint, sa grâce augustement accorte,
Les ombres du portrait de nul autre imité
Sont faits de mes ennuis et du deuil que je porte
Pour avoir fait la toile où je suis arrêté.
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Mon florilège
(Tоuriste)
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