J’étais en liberté quand celle qui m’engage
Dessous un voile blanc me cachait ses beaux yeux,
Mais las ! c’était en vain, car l’épais d’un nuage
Ne le saurait cacher comme l’astre des cieux.
Puis opposant ma vue à ses rais gracieux,
Je la suivais partout sans prévoir mon dommage.
Je lui fis déplaisir d’être si curieux,
Elle de me blesser m’en fit bien davantage.
Je sais que son dessein n’était pas de me voir,
Pour son sujet aimé, réduit au désespoir,
Ni mon cœur de se rendre en son obéissance.
Bien qu’elle me cachât les traits de sa beauté,
Ce n’était, je le crois, rigueur ni cruauté,
Mais c’était du pays la coutume et l’usance.
Commentaire (s)
Déposé par Jadis le 11 mai 2022 à 13h45
Il faut de temps en temps que l’homme se soulage.
Or, au fond de l’Afrique, un gonze industrieux
Avait édifié, providentiel ouvrage,
Ce charmant cabanon qu’on dénomme « les lieux ».
Leur usage restait réservé aux messieurs ;
Certaines trouvaient que c’était un peu dommage.
Bien que son rôle fût rien moins que glorieux,
Le modeste édicule offrait des avantages.
Debout sur le bois dur de ce continent noir,
Je me préparais à irriguer l’urinoir,
Les deux pieds écartés avec magnificence.
Mais ce fruste plancher, on l’avait saboté !
Et je réapparus, minable et tout crotté :
J’avais chu dans la m… au fond des lieux d’aisance. (1)
(1) Je trouve que ce poème répugnant mériterait un bon coup de torchon. (Vanderbrouck).