Vers la plage rosine où le Soleil s’élève
Loin d’Acre et de Sion le chemin d’un Sabbath,
Vis à vis du Calvaire un autre mont s’élève
Toujours vert des honneurs du Minervé combat.
Ces feuilleux arbrisseaux ennemis du débat,
Ce mont qui dans Cédron ses racines abreuve,
Où l’humble solitude aux soucis donne trève,
Étaient de notre Amant le coutumier ébat.
Il y avait au pied de ce mont une terre
Dite Gethsemani, et dedans un parterre
Où le Sauveur s’en va loin du peuple et du bruit.
Ô voyage, ô village, ô jardin, ô montagne
Si dévot maintenant le Sauveur j’accompagne
Permettez qu’à ce coup je goûte votre fruit.
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 15 juillet 2014 à 11h13
Intrusion
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Par les chemins étroits je voyage sans trêve,
Je ne ralentis point quand l’orage s’abat.
J’arpente les régions du Grand Pays du Rêve,
Le silence est si grand ! J’entends mon coeur qui bat.
Le faune en ces grands bois ne prend point ses ébats,
Le troll n’y chante point sa cantilène brève ;
L’ondine et le lutin n’y tiennent nul débat,
L’ondin ne trace point de rimes sur la grève.
Mais par-delà ces lieux sombres et solitaires
Se trouve le Jardin qui premier fut sur Terre :
Plein de curiosité, j’en approche, sans bruit.
L’effroi glace mon coeur ; la crainte m’accompagne.
J’entre en ce bel enclos, derrière la montagne,
Et j’y vois un serpent méditant sur un fruit.
C’est la morue d’azur qui voyage sans trêve,
Espérant, grâce à ça, rompre son célibat ;
De gueules, la morue vers le ciel d’or s’élève,
Qui veut, avec un ange, engager un combat.
C’est la morue de pourpre, aimant trop les débats,
Qui ne connaît point l’art de la sentence brève ;
Mais la morue de sable, approchant de la grève,
À l’ombre d’une roche abrite ses ébats.
La morue de sinople émigre en Angleterre
Afin d’y méditer dans un lieu solitaire,
Trouvant que les morues, ses soeurs, font trop de bruit.
Leur mère était, dit-on, la morue de montagne
Qui baronne fut faite, au temps de Charlemagne,
Pour lui avoir offert un grand panier de fruits.