Celle qui est au vif de quelque amour atteinte,
Quel Dieu ou quel Argus empêcher la pourrait
D’accomplir un amour mutuel qu’elle auroit ?
Amour donne toujours moyen à la contrainte.
Mais qui a la vertu dans son cœur bien empreinte,
Et qui ne veut aimer fors que ce qu’elle doit,
Quel Dieu, quel Jupiter rallumer lui feroit
D’un autre amour le feu de sa poitrine sainte ?
Que sert doncques le guet, ou Argus aux cent yeux ?
Le fort de la vertu immuable vaut mieux :
Argus s’aveugla bien par le saint caducée.
Doncques je ne crois pas que la plus forte tour,
Ni une pluie d’or au giron amassée,
Puisse contraindre ou vaincre un vouloir en amour.
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(Tоuriste)
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