Francis Jammes


La Prière


 
Mon rêve est simple : il est trop simple, ô mon enfant,
Peut-être, pour que toi qui m’aimes, le comprennes,
— Car les rêves qu’on fait au couvent sont de reines
Qui siègent près de rois dont l’air est triomphant. —
 
Le soir, auprès du feu, quand il ferait du vent
Et que tout gémirait dans la forêt prochaine,
Dans un fauteuil fané d’antique bois de chêne
Nous écouterions fuir la bourrasque en rêvant.
 
Et le globe laiteux et pâle de la lampe
Éclairant, ce tableau serait comme une estampe,
Une estampe très vague et faite au temps passé ;
 
Et, quand minuit très lent sonnerait au village,
Je te joindrais les mains et comme une enfant sage
Tu dirais ta prière à mon cœur trépassé.
 
 
 
 

                              1889-1890.

Commentaire (s)
Déposé par Jean ZAINO , poète le 24 janvier 2014 à 18h21

très beau poème " L A   P R I E R E  " de Françis JAMMES
dont je demeure admiratif par ses oeuvres immortelles.
"ètre poète c’est tremper la plume dans son coeur et écrire avec son sang"...
Jean ZAINO " Les Matins d’ Algue ".PARIS

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 20 juin 2016 à 14h52

Une paire de griffons
-------------------------

Que feront les griffons pour nourrir leurs enfants ?
Du gibier des forêts, c’est rare qu’ils en prennent.
Vont-ils cueillir des fruits au jardin de la reine,
Ou vont-ils enlever le grand paon triomphant ?

Car jamais griffonneaux ne se vivent de vent,
Mais des parts de gibier de la friche prochaine,
À la rigueur, des glands que leur offre le chêne,
Des pendants de corail que l’on cueille en rêvant,

Ou des petits poissons que l’on pêche à la lampe,
Dont le peintre Keisai fit une belle estampe ;
Or, de repas, ce soir, devront-ils se passer ?

Mais non, car on tuait les cochons des villages,
Aussi, le maire offrit aux griffons de passage
Quelques morceaux choisis de ces chers trépassés.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 10 mai 2022 à 12h27

La Très Simple Trinité
------------

Ces hypostases sont à portée de enfants,
Les polytechniciens eux-mêmes les comprennent ;
Toi qui es leur parente, ô Vierge Souveraine,
Tu sais que leur pouvoir est du mal triomphant.

Pour eux, point d’holocauste, ils se vivent de vent,
Ce sont de doux esprits qui personne n’enchaînent ;
Comme juge, aucun d’eux ne siège sous un chêne,
Les péchés des humains les font rire, souvent.

Dans la noire magie nullement ils ne trempent,
Ils ne demandent point que devant eux l’on rampe;
Ils n’oseraient jamais maudire un trépassé.

Protecteurs des hameaux, protecteurs des villages,
Ils sont fort indulgents pour les femmes volages,
Lesquelles fréquemment ce culte ont embrassé.

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