Isaac Habert



 
Sur la sombre minuit qu’une liqueur miellée
Avait sillé mes yeux d’un paresseux sommeil,
Le Songe me fit voir en funeste appareil
La Mort d’un long linceul piteusement voilée.
 
Ce songe me dura tant que l’Aube emperlée
D’un éclat d’orient ramenât le soleil,
Et que devers les cieux à mon triste réveil
Cette prière fît mon âme désolée :
 
« Vous dieux qui gouvernez ce monde spacieux,
Recevez ma prière et les pleurs de mes yeux.
Las ! s’il est ordonné que la mort à cette heure
 
Vienne toucher ma vie, ô saintes déités,
Faites en ma faveur qu’adorant les beautés
De ma belle maîtresse entre ses bras je meure ! »
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 21 octobre 2014 à 14h28

La crypte aux flacons
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La sombre cave où sont les bouteilles scellées
Accueille le buveur dans un demi-sommeil.
Dégustant un nectar à nul autre pareil,
Il croit voir les parois de lueurs constellées.

Ébloui de clartés en son coeur révélées,
Il lui semble baigner dans les feux du soleil ;
Il pense avoir atteint le stade de l’éveil
Et découvert des lois que nul n’a décelées.

«Par ce ciel souterrain où vont des astres bleus,
Par ce nocturne jour qui reluit à mes yeux,
Je voudrais que ceci dure au moins quelques heures ;

Or donc, au détriment de ma sobriété,
À quelque autre flacon vous me verrez goûter,
Et puis... de quelque chose, il faut bien que l’on meure.  »

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Déposé par Cochonfucius le 31 mars 2019 à 12h29

Lagarde et Michard
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Aragon fait chanter ma mémoire emmêlée
Aux accents de Brassens, juste avant le sommeil ;
Borges signe un sonnet à nul autre pareil
Où le Temps voit tourner la voûte constellée.

Par Camões les lois finement révélées
Expliquent en détail le trajet du soleil ;
Desnos le magicien met mon coeur en éveil,
Il dit des vérités que nul n’a décelées.

Eluard sait le ciel où vont des astres bleus,
C’est de la poésie qui scintille à mes yeux ;
Pages que je parcours, le soir, au fil des heures,

Où la vie est décrite avec sobriété.
À des vers d’amateurs vous je peux aussi goûter,
Dont, année par année, se remplit ma demeure.

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Déposé par Cochonfucius le 8 février 2021 à 13h35

Obscur gyrovague
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Me voici parcourant les monts et les vallées
Avec peu de pitance et guère de sommeil ;
Mais le pommier parfois m’offre ses fruits vermeils,
Je ne regrette point ma jeunesse en allée.

Aucune vérité ne me fut révélée,
Je n’ai donc le secret de rien sous le soleil ;
Mais j’entends un oiseau chantant, dès son éveil,
Toute sa bonne humeur, d’enthousiasme mêlée.

Guide-moi sur la route, oiseau vêtu de bleu,
Même vers des sommets, je ne suis pas frileux ;
J’apprendrai ta chanson, marchant au long des heures.

Donne-moi le secret de ta sérénité,
Toi que je ne vois point rêver d’éternité
Dans ce bel univers dont tu fis ta demeure.

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