Émile Goudeau

Les poèmes ironiques, 1884


Idéal


 
Je suis lassé de tout : de moi comme des autres,
Des pensers importuns qui me viennent le soir,
Et des amis joyeux qui font broyer du noir,
Des vers que je compose, ô maîtres, et des vôtres...
 
Des Judas de carton et des faux bons apôtres,
Des filles qui s’en vont trottant sur le trottoir,
Des mondaines trichant d’amour en leur boudoir,
Ô mon rêve ! et des lits banals où tu te vautres !
 
J’ai trop de gaz dans l’œil et d’alcool dans le sang,
Trop de nerfs excités, trop de contacts laissant
À fleur de peau comme une odeur de cantharide.
 
Voici poindre là-bas l’aube de floréal ;
Le chevalier Printemps accourt à toute bride.
Je me sens un béguin très pur pour l’Idéal.
 

Commentaire (s)
Déposé par Jadis le 19 juin 2020 à 09h17


Aimez-vous, disait-Il, toujours les uns les autres,
Aimez-vous d’amour fou, et du matin au soir,
Aimez-vous au soleil,        aimez-vous dans le noir,
L’Amour seul est divin, et mon Amour est vôtre.

Ainsi parlait Jésus un jour à ses apôtres ;
Ils firent aussitôt de l’Église un foutoir,
Un vrai boxon, un bouge, un claque, un lupanar,
Un cloaque innommable où le pécheur se vautre.

Certains d’entre eux avaient de l’alcool dans le sang,
D’autres, du gaz dans l’œil, c’est bien plus agaçant
Quand on court s’adonner à des ébats torrides.

Le Seigneur, écœuré, remontant à cheval,
S’en fut en murmurant, les deux mains sur la bride :
Avec des c..s pareils, ce n’est pas l’idéal.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 20 juillet 2021 à 13h39

Hippoptère
--------

Ce cheval emplumé coûte plus cher qu’un autre,
Mais il vole et jamais ne te laissera choir ;
Il peut même explorer les inframondes noirs,
Puis il est plutôt sobre, il se nourrit d’épeautre.

Lui, qui connaît par coeur les Actes des Apôtres,
N’ira point se vanter de ce vaste savoir ;
Il ne veut pas non plus exercer le pouvoir,
Ni baigner dans le luxe où les riches se vautrent.

Il est fort, il tient tête aux monstres menaçants ;
S’il voit une héroïne, il l’embrasse en passant,
Mais sans aller jusqu’à des relations torrides.

Un dieu peut quelquefois s’incarner en cheval ;
Heureux qui sait alors le tenir par la bride,
Car un tel cavalier ne craindra nul rival.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 16 décembre 2021 à 13h15

Plumes d’ambilion
------------

Moi, ce que j’aime, c’est voler de part et d’autre,
Même si dans les airs passe un nuage noir;
J’habite sous les toits d’un modeste manoir
Avec un jeune chat qui sur mon lit se vautre.

Nous parlons aux souris, comme deux bons apôtres,
Ces rongeurs circonspects ne se font pas avoir ;
De leur petite tête est vaste le savoir,
Il me semble, souvent, qu’il dépasse le nôtre.

J’ai plaisir à planer sous des cieux menaçants,
M’approchant du logis des rapaces puissants;
J’ai plaisir à filer jusqu’aux régions torrides.

Je suis toujours serein, car je suis sans rival,
Sauf quand j’ai voulu séduire une sylphide
Qui préféra Pégase, un vulgaire cheval.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 16 décembre 2021 à 13h19

Plumes d’ambilion ---   (retouche)
------------

Moi, ce que j’aime, c’est voler de part et d’autre,
Même si dans les airs passe un nuage noir;
J’habite sous les toits d’un modeste manoir
Avec un jeune chat qui sur mon lit se vautre.

Nous parlons aux souris, comme deux bons apôtres,
Ces rongeurs circonspects ne se font pas avoir ;
De leur petite tête est vaste le savoir,
Il me semble, souvent, qu’il dépasse le nôtre.

J’ai plaisir à planer sous des cieux menaçants,
M’approchant du logis des rapaces puissants;
J’ai plaisir à filer jusqu’aux régions torrides.

Je suis toujours serein, car je suis sans rival,
Sauf lorsque j’ai voulu séduire une sylphide
Qui préféra Pégase, un vulgaire cheval.

[Lien vers ce commentaire]

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