André Mage de Fiefmelin



 
Ce Monde, comme on dit, est une cage à fous,
Où la guerre, la paix, l’amour, la haine, l’ire,
La liesse, l’ennui, le plaisir, le martyre
Se suivent tour à tour et se jouent de nous.
 
Ce Monde est un théâtre où nous nous jouons tous
Sous habits déguisés à malfaire et médire.
L’un commande en tyran, l’autre, humble, au joug soupire ;
L’un est bas, l’autre haut ; l’un jugé, l’autre absous.
 
Qui s’éplore, qui rit, qui joue, qui se peine,
Qui surveille, qui dort, qui danse, qui se gêne
Voyant le riche soûl et le pauvre jeûnant.
 
Bref, ce n’est qu’une farce, ou simple comédie
Dont, la fin des joueurs la Parque couronnant,
Change la catastrophe en triste tragédie.
 

L’Image d’un mage ou le Spirituel d’André Mage de Fiefmelin, 1601

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 19 septembre 2019 à 12h24

Dame hésitante
------------

La Dame a deux amants, l’un sage et l’autre fou,
L’un qui pense profond et l’autre qui délire ;
Prendre une décision, ce serait un martyre,
Donc la Dame au final ne choisit rien du tout.

La Dame en son jardin longtemps se tient debout,
Évoquant les attraits de ces deux nobles sires ;
L’un qui doucement parle et l’autre qui soupire,
Sans qu’elle se l’avoue, ils lui manquent beaucoup.

L’amour et la souffrance ont engendré la peine,
Me disait l’autre jour la petite sirène ;
Il est vraiment ainsi, ce monde impermanent.

La Dame ne prend point ma complainte au tragique,
Ni le fol amoureux, ni l’homme raisonnant ;
Aucun des trois n’abrite une âme nostalgique.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par csara le 30 septembre 2021 à 14h41

Dans ce vers "Qui s’éplore, qui vit, qui joue, qui se peine," "vit" est une erreur, il faudrait lire "rit". En effet, "rit" forme une antithèse avec "s’éplore" et ce poème est construit sur des antithèses.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Christian le 1er octobre 2021 à 06h42

Merci ! C’est corrigé...

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 18 octobre 2021 à 12h32

Oiseau dément
----------

Je vois sur une branche un volatile fou,
Car jamais il ne chante, il papote, il délire ;
Intarissablement, lui qui n’a rien à dire,
Et non pas presque rien, mais vraiment rien du tout.

Les grands arbres eux-mêmes en sont poussés à bout,
Ils voudraient qu’un félin croquât ce triste sire ;
J’entends, tout près de moi, le chêne qui soupire,
Dénonçant ce discours qui ne tient pas debout.

Ulysse redoutait le chant de la sirène,
Mais plus loin sur sa route il oublia sa peine ;
Or, ici, nous avons un fléau permanent.

Cet oiseau me répond « Ce n’est rien de tragique,
Plusieurs autres que moi vont ainsi cancanant,
Donnant même à la chose un sens pédagogique ».

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