Franc-Nohain

Flûtes


Le Poisson rouge


 
Il semblait que, dans le bocal où on l’avait mis,
Le poisson rouge eût nettement compris
Combien sa situation était fausse :
Ah ! il n’avait pas l’air d’être à la noce,
Je vous le garantis.
 
On avait bien cherché à lui être agréable :
On avait orné le bocal avec du sable,
Et des petits coquillages rapportés exprès d’Houlgate,
Ce qui était, convenez-en, une attention délicate ;
 
Avait-on négligé d’élégantes rocailles ?
On avait ajouté des branches de corail,
Un baigneur en porcelaine, et un bateau  ;
On avait même essayé d’installer un jet d’eau,
Dans le genre, en plus petit,
De celui qui est à Versailles :
Il est vrai que l’on n’y avait pas réussi ;
 
Mais enfin, tout ce qu’on peut faire dans un bocal,
Tout ce qui est humainement possible,
On l’avait fait, — ce n’était pas déjà si mal,
Pour un poisson rouge qui, en définitive,
N’avait aucune raison de se montrer trop difficile.
 
Et pourtant, autour du petit baigneur en porcelaine,
Le poisson rouge tournait, tournait comme une âme en peine.
 
En le regardant avec persistance,
Je finis par m’apercevoir
D’un détail auquel je n’avais pas attaché d’importance
Et qui ne laissait pas cependant d’en avoir :
 
Le poisson rouge, — était-ce un rêve ? —
Remuait, remuait régulièrement les lèvres,
Les lèvres... ou enfin la bouche, les mâchoires,
Bref, vous appellerez ça comme vous voudrez
L’appeler,
Mais le fait patent, le fait certain, le fait notoire,
C’est que le poisson rouge semblait avoir à me parler.
 
Seulement voilà, — et souvenez-vous-en,
Jeunes gens,
Qui du Conservatoire affrontez l’examen, —
Malgré l’attention la plus scrupuleuse,
Même en le prenant dans ma main,
Pour le comprendre tous mes efforts restèrent vains :
 
Son articulation était trop défectueuse ;
 
Et comme, d’autre part, il ne pouvait l’écrire,
Je n’ai jamais su au juste ce qu’il voulait me dire.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 18 février 2013 à 16h13

J’ai rêvé que j’étais un très grand poisson rouge
Dans un bel aquarium, au restaurant chinois.
Je regardais, tranquille, aller, autour de moi,
La foule des dîneurs qui paisiblement bouge.

L’endroit était correct, ce n’était pas un bouge,
Les convives parlant un peu tous à la fois
Produisaient dans l’ensemble un bruit de bon aloi,
C’était à Gentilly, ou peut-être, à Montrouge.

Soudain je me sentis quelque peu angoissé
Et mes deux compagnons aussi étaient stressés,
Et ce sentiment fut difficile à combattre.

De la couleur d’un plat qu’on venait d’apporter,
Notre esprit eut du mal à se réconforter ;
Tous trois nous nous disions :
            « Mais quoi ? Nous étions quatre... »

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 3 avril 2023 à 11h36

Poisson Croquemitaine
--------------------

Je suis plus fort qu’une Armée Rouge,
Plus fort qu’un empereur chinois ;
L’océan tourne autour de moi,
Il m’accompagne quand je bouge.

Mon père fut un fort carouge,
À son trépas je devins roi ;
Je promulgue de justes lois,
S’appliquant même dans les bouges.

Mes ennemis sont pourchassés
Par des requins que j’ai dressés ;
Nul ne se risque à les combattre.

Quand la Mort viendra m’emporter,
Ils sauront me réconforter ;
Je quitterai ces eaux saumâtres.

[Lien vers ce commentaire]

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