Charles Cros

Le Coffret de santal, 1873


Sonnet madrigal


 
J’ai voulu des jardins pleins de roses fleuries,
J’ai rêvé de l’Éden aux vivantes féeries,
De lacs bleus, d’horizons aux tons de pierreries ;
Mais je ne veux plus rien ; il suffit que tu ries.
 
Car, roses et muguets, tes lèvres et tes dents
Plus que l’Éden, sont but de désirs imprudents,
Et tes yeux sont des lacs de saphirs, et dedans
S’ouvrent des horizons sans fin, des cieux ardents.
 
Corps musqués sous la gaze où l’or lamé s’étale,
Nefs, haschisch... j’ai rêvé l’ivresse orientale,
Et mon rêve s’incarne en ta beauté fatale.
 
Car, plus encor qu’en mes plus fantastiques vœux,
J’ai trouvé de parfums dans l’or de tes cheveux,
D’ivresse à m’entourer de tes beaux bras nerveux.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 19 octobre 2019 à 11h54

La main du chevalier
-------------------

Cette main qui portait une branche fleurie
S’empare d’une épée, ce n’est guère prudent ;
Mais tel est le vouloir du chevalier ardent,
Et son ange gardien ne veut pas qu’on en rie.

S’affrontant pour le coeur de la reine Marie,
Deux seigneurs sont en lice, et malheur au perdant ;
Du clair soleil déjà proche de l’Occident
Sont bientôt la lumière et la force taries.

Entraînés sans merci vers une issue fatale,
Ces hommes sont guidés par leur âme brutale ;
La reine les contemple avec des yeux cléments.

Elle voit ces héros qui leur vigueur étalent,
Et leur folle vaillance, et leur pulsion vitale ;
Elle les aime bien, ceux-là, décidément.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 24 janvier 2020 à 11h49

Branche toujours en fleur
---------------------

L’hiver est déjà là, mais la branche est fleurie,
Quelle en est la raison? ce n’est pas évident.
C’est un plaisir de voir ces pétales ardents
Au contour délicat, comme une broderie.

Les jours suivent les jours et la saison varie,
Et la vie au jardin continue, cependant ;
Le vieux pommier médite et se souvient d’Adam,
Dont ne sont la vigueur ni les forces taries.

Pour cette branche aussi viendra l’issue fatale,
La chose ne sera pas forcément brutale ;
Cet univers, parfois, peut se montrer clément.

Cette branche au soleil ses belles fleurs étale,
Nous démontrant ainsi son audace vitale,
Ce que ces quelques vers décrivent sobrement.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 4 juillet 2022 à 12h19

Sur une basse branche
-----------

De mes modestes fruits la biche s’est nourrie
Et l’écureuil aussi, mais ça, c’est évident ;
Ils ont vite mûri sous des soleils ardents,
Je les ai consacrés à la Vierge Marie.

Tu peux les voir dansant, comme le vent varie,
Le bienfaisant zéphyr ou l’aquilon mordant ;
Dans son jardin les a bénis le père Adam,
Lui duquel nullement la grâce n’est tarie.

Quand la martre survient, les écureuils détalent,
Car cette prédatrice est envers eux brutale ;
Jamais cet animal ne se montre clément.

Rien ne saurait troubler notre âme végétale
Dont la sérénité semble presque totale ;
Nul ne fera de nous des héros de roman.

[Lien vers ce commentaire]

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