|
Olivier, 1876
Ce serait sur les bords de la Seine. Je vois
Notre chalet, voilé par un bouquet de bois.
Un hamac au jardin, un bateau sur le fleuve.
Pas d’autre compagnon qu’un chien de Terre-Neuve
Qu’elle aimerait et dont je serais bien jaloux.
Des faïences à fleurs pendraient après des clous ;
Puis beaucoup de chapeaux de paille et des ombrelles.
Sous leurs papiers chinois les murs seraient si frêles
Que même, en travaillant à travers la cloison
Je l’entendrais toujours errer par la maison
Et traîner dans l’étroit escalier sa pantoufle.
Les miroirs de ma chambre auraient senti son souffle
Et souvent réfléchi son visage, charmés.
Elle aurait effleuré tout de ses doigts aimés.
Et ces bruits, ces reflets, ces parfums, venant d’elle,
Ne me permettraient pas d’être une heure infidèle.
Enfin, quand, poursuivant un vers capricieux,
Je serais là, pensif et la main sur les yeux,
Elle viendrait, sachant pourtant que c’est un crime,
Pour lire mon poème et me souffler ma rime,
Derrière moi, sans bruit, sur la pointe des pieds.
Moi, qui ne veux pas voir mes secrets épiés,
Je me retournerais avec un air farouche ;
Mais son gentil baiser me fermerait la bouche.
— Et dans les bois voisins, inondés de rayons,
Précédés du gros chien, nous nous promènerions,
Moi, vêtu de coutil, elle, en toilette blanche,
Et j’envelopperais sa taille, et sous sa manche
Ma main caresserait la rondeur de son bras.
On ferait des bouquets, et, quand nous serions las
On rejoindrait, toujours suivis du chien qui jappe,
La table mise, avec des roses sur la nappe,
Près du bosquet criblé par le soleil couchant ;
Et, tout en s’envoyant des baisers en mangeant,
Tout en s’interrompant pour se dire : Je t’aime !
On assaisonnerait des fraises à la crème,
Et l’on bavarderait comme des étourdis
Jusqu’à ce que la nuit descende...
— Ô Paradis !

Commentaire (s)
Déposé par Crachetonmucus le 31 janvier 2019 à 11h30Confus comme cochon __
----------------------
L’esprit porté toujours à quelque chant grivois,
Comme un trou, nuit et jour, je me soûle ; je bois
Comme vache qui pisse ! euh... disons, je m’abreuve !
Gaillardement, qu’il vente ou qu’il neige, qu’il pleuve,
Mon gosier se repaît de lieux glauques et flous
Dans lesquels je m’enivre et hurle avec les loups.
Je ne suis pourtant fou que d’une maquerelle
Qui me traite de porc, m’appelle "Grosse Brêle" !
Voilà un parler vrai ; aussi vrai qu’ont raison
Les charmantes nanas de la Close-Maison
(À peine ai-je jacté) qui contiennent leur souffle :
Le mucus que je crache a un goût de pantoufle __ [Lien vers ce commentaire] Déposé par Faisane le 3 février 2019 à 21h33“Bouche de miel, cœur de fiel.”____De Sénèque
Faisane
Je t’attendrais en vain au quatrième ciel
Mon chercheur de malheur mon amant de la rose
Je me sauve à jamais de ta piété morose
De ton frigide orgasme dedans mon cœur de fiel
Ma mort liée à vie avec tes vers de miel
Désormais dira non à ton ode cirrhose
Ton âme malhabile attisant ma névrose
De mon rêve de muse au mensonge véniel
Qui en entraîne 1 autre au poing de ce calvaire
A jamais je dis oui si c’était à refaire
A cet envers secret après toi nul mérite
Mais qui donc osera ? D’une soudaine gloire
Apaiser sans le voir mon temps passé à boire
Ce triste chant hurlé qu’à jamais je médite ___
Chant ’M’ Pour 1 coq de malheur ou de menteur- 16/06/2017
J’ai douté,
j’ai triché,
j’ai essayé,
j’ai maudit
moi aussi
De l’oublier non -
De le salir ? Jamais ! [Lien vers ce commentaire]
Votre commentaire :
|
Mon florilège
(Tоuriste)
(Les textes et les auteurs que vous aurez notés apparaîtront dans cette zone.)
Compte lecteur
Se connecter
Créer un compte
Agora
Évаluations récеntes☆ ☆ ☆ ☆ ☆Vеrlаinе : Соlоmbinе
Vеrlаinе : «Μаlhеurеuх ! Τоus lеs dоns, lа glоirе du bаptêmе...»
Vеrlаinе : «Βеаuté dеs fеmmеs, lеur fаiblеssе, еt сеs mаins pâlеs...»
Rоnsаrd : À un аubépin
Du Βеllау : Épitаphе d’un pеtit сhiеn
Régniеr : Villе dе Frаnсе
Соppéе : Τristеmеnt
Τоulеt : «Ô јоur qui mеurs à sоngеr d’еllе...»
Соppéе : «Lе sоir, аu соin du fеu, ј’аi pеnsé biеn dеs fоis...»
Rоnsаrd : «Соmmе un Сhеvrеuil, quаnd lе printеmps détruit...»
Régniеr : Villе dе Frаnсе
Sigоgnе : «Се соrps défiguré, bâti d’оs еt dе nеrfs...»
☆ ☆ ☆ ☆Vеrlаinе : Lеs Lоups
Αpоllinаirе : Μаi
Ρеllеrin : L’Αutоbus ivrе
Rоnsаrd : «Yеuх, qui vеrsеz еn l’âmе, аinsi quе dеuх Ρlаnètеs...»
Fоrt : Lе Diаblе dаns lа nuit
Τоulеt : «Ιl plеuvаit. Lеs tristеs étоilеs...»
Cоmmеntaires récеnts
De Сurаrе- sur Αdiеuх à lа pоésiе (Gаutiеr) De Сurаrе- sur «J’еntrеvоуаis sоus un vêtеmеnt nоir...» (Μаgnу) De Сurаrе- sur «Се соrps défiguré, bâti d’оs еt dе nеrfs...» (Sigоgnе) De Сосhоnfuсius sur «Quаnd lе grаnd œil du Сiеl tоurnоуаnt l’hоrizоn...» (Νuуsеmеnt) De Сосhоnfuсius sur Sоnnеt ivrе (Riсhеpin) De Сосhоnfuсius sur «Jаmаis, mоn Sinсérо, је nе prеndrаi plаisir...» (Rосhеs) De Jаdis sur «Viсtоriеusеmеnt fui lе suiсidе bеаu...» (Μаllаrmé) De Gеоrgеs Lеmаîtrе sur «Lе sоir, аu соin du fеu, ј’аi pеnsé biеn dеs fоis...» (Соppéе) De Jаdis sur Lе Vœu suprêmе (Lесоntе dе Lislе) De Jаdis sur Sоnnеt d’Αutоmnе (Βаudеlаirе) De Сhristiаn sur «J’еntrаis сhеz lе mаrсhаnd dе mеublеs, еt là, tristе...» (Νоuvеаu) De Ρépé Hаsh sur «Сеpеndаnt qu’аu pаlаis dе prосès tu dеvisеs...» (Du Βеllау) De Сurаrе_ sur Sоnnеt : «Quаnd је rеpоsеrаi dаns lа fоssе, trаnquillе...» (Gоudеаu) De Сurаrе_ sur Lе Τоmbеаu dе Сhаrlеs Βаudеlаirе (Μаllаrmé) De Vinсеnt sur Τоmbеаu du Ρоètе (Dеubеl) De Xi’аn sur «Μоn âmе pаisiblе étаit pаrеillе аutrеfоis...» (Τоulеt) De Lа Μusеrаntе sur Соntrе Ligurinus : «Τоut lе mоndе tе fuit...» (Dubоs) De Vinсеnt sur «Un sоir, lе lоng dе l’еаu, еllе mаrсhаit pеnsivе...» (Durаnt dе lа Βеrgеriе) De Xi’аn sur Lе Суgnе (Rеnаrd) De Xi’аn sur «Sаintе Τhérèsе vеut quе lа Ρаuvrеté sоit...» (Vеrlаinе) De Rоzès sur Lе Сinémа (Siсаud)
Flux RSS...
Ce site
Présеntаtion
Acсuеil
À prоpos
Cоntact
Signaler une errеur
Un pеtit mоt ?
Sоutien
Fаirе un dоn
Librairiе pоétique en lignе

|