François Coppée

Le Reliquaire, 1866


L’Étape


 

À Albert Mérat


Les longs récits autour du poêle, à la caserne,
La guinguette et l’amour ne sont plus de saison.
Boucle ton sac et sangle à tes reins la giberne ;
Conscrit, le régiment change de garnison.
 
La route est sèche et blanche, et lointain l’horizon ;
Si tes pieds sont meurtris, marche dans la luzerne,
Et ne regarde pas le houx de la taverne ;
Les traînards ont la belle étoile pour maison.
 
— Je suis du régiment de misère. La tombe,
Dernière étape, est loin encore, et je succombe
De fatigue, de faim, de soif et de chaleur.
 
Je marche, sans espoir que mon tourment s’apaise,
Et, comme un soldat fait de l’arme qui lui pèse,
Je ne puis que changer d’épaule ma douleur.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 5 septembre 2014 à 14h37

Brèves de toile
-------------------

Plusieurs de mes sonnets sont des histoires brèves,
Des portraits esquissés, des propos de saison.
Ma mémoire, envahie par ma vie et mes rêves,
Chaque jour se sature, et déborde à foison.

Personnages venant de tous les horizons,
Dans ce théâtre obscur, vous surgissez sans trêve,
Assis à la taverne, allongés sur la grève,
Ou sagement marchant vers la vieille maison.

Comme une fresque ornant les parois d’une tombe,
Mes mots disent vos traits qui jamais ne succombent
À l’oubli, certes non, telle est votre valeur !

Mais ce goût de narrer à certains jours s’apaise ;
Je me mets en repos, sans que rien ne me pèse,
Pas même le jardin où se fane une fleur.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 19 mai 2017 à 17h15

Licorne d’abondance
-------------------------

De la sainte licorne est la légende brève,
Elle offre des fruits mûrs en fonction des saisons.
Licorne d’abondance, éleveuse de rêves,
Elle dicte au rimeur des sonnets à foison.

Son manoir est au loin, derrière l’horizon,
Dans ce séjour obscur, elle chante sans trêve ;
Licorne de taverne et licorne de grève
Lui ont rendu visite en sa vieille maison.

Parfois, des pharaons voulaient que dans leur tombe
Les suivît cette fée qui jamais ne succombe
À la mélancolie, à l’ivresse des pleurs.

La voix de la licorne en de tels cas s’apaise ;
Elle reste immobile et se livre à l’ascèse,
Son esprit renonçant aux désirs sans valeur.

[Lien vers ce commentaire]

Déposé par Cochonfucius le 18 juillet 2019 à 12h09

Une pomme sans discorde
----------

Sur la pomme je veux faire une chanson brève,
Qui nos vies embellit au long d’une saison ;
Peut-être mûrit-elle au royaume des rêves,
Elle qui inspira des récits à foison.

Derrière les vergers sont de beaux horizons
Et de fiers migrateurs les franchissent sans trêve ;
Puis ils survoleront une lointaine grève
Où l’on voit peu de monde et fort peu de maisons.

Ève voulut avoir un pommier sur sa tombe
En souvenir d’un goût auquel le coeur succombe ;
Et qu’il était joli, lorsqu’il était en fleurs...

Un oiseau sur la branche en picorant s’apaise,
Newton sur le gazon prolonge son ascèse,
De quelques fruits bien mûrs admirant la couleur.

[Lien vers ce commentaire]

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