Dans les nuits d’automne, errant par la ville,
Je regarde au ciel avec mon désir,
Car si, dans le temps qu’une étoile file,
On forme un souhait, il doit s’accomplir.
Enfant, mes souhaits sont toujours les mêmes.
Quand un astre tombe, alors, plein d’émoi,
Je fais de grands vœux afin que tu m’aimes
Et qu’en ton exil tu penses à moi.
À cette chimère, hélas ! je veux croire,
N’ayant que cela pour me consoler.
Mais voici l’hiver, la nuit devient noire,
Et je ne vois plus d’étoiles filer.
L’Exilée, 1877
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Déposé par Cochonfucius le 21 novembre 2015 à 11h16
Haute nef d’argent
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Passagers n’ayant nul regret des villes,
Le vent les emporte avec leurs désirs ;
Sous le vaste ciel, la nef d’argent file,
Combien de destins prêts à s’accomplir !
En ville ou sur mer, ne sont pas les mêmes,
L’horizon lointain les met en émoi ;
La nuit voit briller la lune qu’ils aiment,
Qui change sa forme au décours des mois.
Au but du voyage, ils ont l’air de croire ;
Les astres sont là pour les consoler.
Dans le clair matin ou dans la nuit noire,
Cette nef d’argent, toujours, va filer.