Ce Dieu qui maintes fois a quitté les hauts Cieux
Pour venir ici-bas jouir d’une mortelle,
Ayant un jour laissé son épouse fidèle
Pour se venir ébattre en ces terrestres lieux :
Ainsi qu’il descendait du Saint Manoir des Dieux,
Fendant l’air épaissi d’une vitesse isnelle
Il vit sur un coupeau mon Alceste la belle
Qui dorait l’univers des rayons de ses yeux.
Mais sitôt qu’il eut vu la divine lumière,
Des yeux étincelants de si belle bergère
Il forma ces propos tout embrasé d’Amour :
Je quitte désormais la demeure céleste
Puisque les brillants yeux de cette belle Alceste
Font de leurs saints rayons naître un plus beau séjour.
Quand il est sur sa branche, il se languit des cieux,
Il voudrait partir loin, comme fait l’hirondelle ;
Et, comme elle, sans doute, on le verrait fidèle
À son nid qui occupe un agréable lieu.
Il rêve de planer à la droite de Dieu,
Tel un ange baignant dans la Grâce éternelle ;
Ou bien de l’inframonde être la sentinelle
Auprès d’une démone aux ineffables yeux.
Jamais il ne connut une terre étrangère,
Puis en fait de diablesse il n’a qu’une bergère ;
Mais ses ardents désirs le tracassent toujours.
Il pose son regard sur la voûte céleste
Indéchiffrable comme un vaste palimpseste ;
Il lui faut accepter son modeste séjour.