Pâles Esprits, et vous Ombres poudreuses,
Qui jouissant de la clarté du jour
Fîtes sortir cet orgueilleux séjour,
Dont nous voyons les reliques cendreuses :
Dites, Esprits (ainsi les ténébreuses
Rives de Styx non passable au retour,
Vous enlaçant d’un trois fois triple tour,
N’enferment point vos images ombreuses),
Dites-moi donc (car quelqu’une de vous
Possible encor se cache ici dessous)
Ne sentez-vous augmenter votre peine,
Quand quelquefois de ces coteaux Romains
Vous contemplez l’ouvrage de vos mains
N’être plus rien qu’une poudreuse plaine ?
Les Antiquités de Rome, 1558
Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 19 septembre 2015 à 11h26
Brandisseur de lance
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Tu fais sonner ta parole railleuse
Qui du public agrémente les jours ;
Pour tes héros, bien dur est le séjour
Dans tes maisons folles et batailleuses.
Or,tu manies la langue ténébreuse
Qui sur soi-même, aussi bien, fait retour ;
Aux beaux acteurs, tu joues de plaisants tours,
Les reléguant aux destinées ombreuses.
L’avez-vous lu, est-il proche de vous ?
Il écrivit pour le sage et le fou,
Il nous montra leur plaisir et leur peine,
Ainsi, la mort du plus grand des Romains
Nous est contée par sa puissante main,
Et l’avancée des arbres dans la plaine.