Jean Antoine de Baïf



Mets-moi dessus la mer d’où le soleil se lève,
Ou près du bord de l’onde où sa flamme s’éteint ;
Mets-moi au pays froid, où sa chaleur n’atteint,
Ou sur les sablons cuits que son chaud rayon grève ;
 
Mets-moi en long ennui, mets-moi en joye brève,
En franche liberté, en servage contraint ;
Soit que libre je sois, ou prisonnier rétreint,
En assurance, ou doute, ou en guerre ou en trêve ;
 
Mets-moi au pied plus bas ou sur les hauts sommets
Des monts plus élevés, ô Méline, et me mets
En une triste nuit ou en gaye lumière ;
 
Mets-moi dessus le ciel, dessous terre mets-moi,
Je serai toujours même, et ma dernière foi
Se trouvera toujours pareille à la première.
 

Commentaire (s)
Déposé par Cochonfucius le 29 juillet 2013 à 09h56


Rempli d’inspiration, le poète se lève,
Allumé de ce feu qui jamais ne s’éteint ;
Tourné vers l’idéal où jamais il n’atteint,
Mais ce n’est pas pour ça qu’il va se mettre en grève.

Aimant la chanson longue, aimant la forme brève,
Ou le langage libre et le discours contraint,
Il ne lâche jamais la notion qu’il étreint,
Pour ses quelques lecteurs, il s’exprime sans trêve.

Il ne recherche point l’air pur des hauts sommets,
Il trouve le confort au lieu où il se met.
Au milieu de la nuit, il croit à la lumière.

Ce poète vaillant, ce rhapsode, est-ce moi ?
Je vais répondre oui, par un acte de foi,
Et mes remerciements à ma muse première.

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Déposé par Christian le 29 juillet 2013 à 12h48

Ce poème est une traduction de Pétrarque :

POMMI , oue’l sol occide i fiori , e l’herba ,
O doue uince lui’l ghiaccio , e la neue :
Pommi , oué’l carro suo temprato , e leue ;
Et ou’é chi cel rende , ochi cel serba :

Pommi in humil fortuna , od in superba ;
Al dolce aere sereno , al fosco , e greue ;
Pommi a la notte ; al di lungo , & al breue
A la matura etate , od a l’acerba :

Pommi in cielo , od in terra , od in abisso ;
In alto poggio , in ualle ima , & palustre ;
Libero spirto , od a suoi membri affisso :

Pommi con fama oscura , o con illustre ;
Sarò , qual fui ; uiurò , com’io son uisso ,
Continuando il mio sospir trilustre .

Curieusement, le poète en avait écrit préalablement une version en décasyllabes :
http://www.paradis-des-albatros.fr/?poeme=baif/mets-moi-au-bord-d-ou-le-soleil-se-leve

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Déposé par Christian le 29 juillet 2013 à 12h54

Enfin... pas une traduction mais une adaptation...
Et je préfère la version en décasyllabes.

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Déposé par Cochonfucius le 29 juillet 2013 à 13h58

Avant le jour, le poète se lève ;
Il ne dort point quand le soleil s’éteint.
Visant un but que jamais il n’atteint,
Son idéal ne se met point en grève.

Lui, l’amateur de forme longue ou brève,
De libres mots, de langage contraint,
Ne lâchant point la notion qu’il étreint,
Tient son ouvrage et le brode sans trêve.

Il ne veut point habiter les sommets ;
Son confort trouve aux lieux où il se met ;
En pleine nuit, il croit à la lumière.

Or, ce rhapsode ou ce barde, est-ce moi ?
Je réponds "oui" ; c’est un acte de foi,
Et grand merci à ma muse première.



Je serai même, et ma dernière foi
Sera sans fin égale à ma première.

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Déposé par Cochonfucius le 29 juillet 2013 à 13h59

(Deux dernières lignes reproduites par erreur)

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Déposé par Cochonfucius le 15 novembre 2021 à 12h42

Navigation imprécise
----------

Voiles gonflées par le vent qui se lève,
Je prends pour cap le soleil qui s’éteint ;
Quelques oiseaux planent dans le lointain,
Depuis longtemps je ne vois nulle grève.

Je n’ai pas su choisir la route brève,
Car mon savoir est un peu trop restreint ;
Je vais pourtant sans perdre mon entrain
Au long du flot qui dérive sans trêve.

D’autres voudront vaincre les grands sommets ;
Un tel projet ne m’effleure jamais,
Plus qu’un torrent me plaît une rivière.

L’ondine danse et se moque de moi,
Je ne dis rien, car c’est de bon aloi ;
Car, elle et moi, nous cherchons la lumière.

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Déposé par Cochonfucius le 17 juin 2023 à 11h26

La mer est profonde
------------------

La nef tantôt plonge et s’élève,
Son équilibre est incertain ;
Le port est encore lointain,
Cette aventure semble un rêve.

Lointaines sont aussi les grèves
Dans la lumière qui s’éteint ;
Notre but n’est jamais atteint,
L’horizon s’éloigne sans trêve.

Le vieux Neptune se permet
Un jeu qui ne finit jamais ;
La chose lui est coutumière.

Marins, nous sommes sous sa loi ;
Notre coeur est de bon aloi,
Qui, la nuit, croit à la lumière.

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